Un Spielberg mineur...

Comme souvent, un Spielberg mineur est bien plus intéressant qu'un Spielberg majeur. Exemple ? Amistad est plus intéressant que Le Monde Perdu ou Munich que la Guerre des Mondes.

Du coup, on retrouve dans Cheval de Guerre des prouesses de mise en scène qui étaient absentes de Tintin. Les deux œuvres n'ont rien de comparable mais on sent que Steven a laissé éclaté sa frustration sur l'une des deux. Tout n'est cependant pas parfait : faire de Cheval le personnage principal de cette histoire de 2h30 était un concept audacieux (bien que déjà vu dans Spirit) mais dangereux. Alors forcément, quand l'ami de Cheval meurt, on s'en fout pas mal. De toute façon, deux minutes après, ça cavalcade dans les tranchées pendant que ça explose de tous les côtés, et on a déjà oublié.

On est donc bel et bien au pays des bisounours, un comble pour un film qui se déroule durant la Grande Guerre. Mais la réalisation époustouflante réussit le tour de force de faire passer l'histoire, ses défauts et ses longueurs comme une lettre à la poste. Spielberg est sans doute le dernier grand d'Hollywood à savoir faire un film de cette façon. Et rien que ça, ça vaut d'enlever ses œillères et de se mettre en selle pour le cinéma le plus proche.