Moi j'ai trouvé que pour un teen-movie, c'était très intello ; et ça m'a bien plu. C'est une film d'images sur l'image. C'est l'obsession des personnages pour commencer : l'image qu'ils renvoient d'eux-mêmes : celle, très populaire de la coqueluche du lycée, celle plus complexe de celui qui aime une fille passionnée par la vidéo et celle enfin d'Andrew qui a décidé de filmer tout de sa vie détestable, dans laquelle, circulez, y'a rien à voir.
Alors tout se filme, tout est image : les iphone, les caméras, les blogs, les télésurveillances dans les drugstores, dans les hôpitaux, chez les flics, rien ne vient interrompre ce flux continu de séquences video où l'on espère capter, enfin, une scène inoubliable, un moment sensationnel. Et il finit par arriver, sous forme de final granguinolesque fait d'un montage spectaculaire de toutes les grandes scènes des films catastrophe les plus connus : King-Kong, Tetsuo dans Akira, Godzilla peut-être, Independance day, Superman à l'évidence, la Tour infernale, que sais-je encore... Et qu'auront fait nos trois héros de leur "super pouvoir", celui qu'ils sont précisément obligés de masquer à tous ? Ils le gâchent ou ils se gâchent en entraînant le spectateur dans un déluge torrentiel d'effets spéciaux auquel chacun est justement préparé à ne plus croire : savoir voler, oui... et après ? Rien ne vient sauver celui dont la vie est prédestinée au marasme... Et l'image finale qui s'attarde sur un Tibet de carte postale vient parfaire une illusion... Oui, décidément, il m'a bien plu ce film.