Cité des anges ?

Los Angeles, ville fantôme. Quatre millions d’âmes se partagent 1200 km², souvent vides, souvent à des centaines de mètres du sol. Une ville qui n’en est pas vraiment une. Trop grande. Même son nom semble trop long à dire. Le plus souvent, on la désigne par ses initiales, comme une personne si célèbre que prononcer son patronyme semble superflu. Après le coucher du soleil, les âmes du jour rentrent se nourrir d’images et de plats préparés, et laissent le terrain aux âmes de la nuit, celles qui se nourrissent d’autres choses. Celles qui voient la vie, la mort, le temps et l’espace différemment, et qui changent leurs perceptions selon les situations auxquelles elles sont confrontées. Des âmes qui improvisent, qui s’adaptent pour survivre. La nuit à L.A, la vie sauvage se risque dans les immenses avenues, à la recherche de nourriture, d’affection, ou de sens, tout simplement. D’identité. Comme il doit être difficile d’être fier de ce que l’on est dans une ville qui réunit tous les superlatifs, et qui considère le maximum comme l’unique objectif. Une ville où les corps s’éliminent les uns les autres, d’une balle ou d’un regard. Une ville aux millions d’anonymes, dont les vies s’éteignent aussi discrètement qu’elles étaient apparues, et dans la même indifférence.