Je ne sais pas si le director's cut est aussi bon que ce que le réalisateur semble affirmer, mais ce qui est sûr, c'est que le film sorti en salles n'a rien de très bandant.


Le scénario est digne d'une série B bien bête avec un Sly ou un Schwarzie au générique. Sauf que ça manque de punchline, d'action et d'autodérision. Le réalisateur n'avait pas tort en disant que ça ressemble à un film de Olivier Marchal ; on y retrouve le même ton un peu lourd, les mêmes personnages qui bavardent pour ne rien dire. L'intrigue n'avance pas et l'évolution du personnage central encore moins. Les personnages ne sont pas creusés, en revanche, ils n'hésitent pas à révéler leur histoire où à être pas content, ce qui est loin de constituer une vraie caractérisation. Il paraît que les producteurs ont jugé le film trop mou et ont décidé de le bourrer d'action. Tout cela est bien relatif ; et si cela est une version testostéronée, alors je me demande vraiment à quoi devait ressembler la version originale.


À lire les différentes interviews, j'avais peur que le film manque d'homogénéité ; en fait, il est impossible de savoir ce qui a été re-tourné. Du début à la fin la mise en scène laisse un peu sur la fin. Quelques bonnes idées, quelques belles lumières, mais aussi beaucoup d'angles de vue pas vraiment pertinents ni réfléchis, des acteurs qui posent un peu trop, un découpage pas toujours lisible (la fusillade avec le four qui explose, on ne sait pas trop sur quoi ils tirent). Les acteurs sont tout de même corrects dans l'ensemble, mais j'avoue que pour le héros, j'ai mis du temps à l'apprécier.


Les 15 dernières minutes s'avèrent tout de même agréables et sauvent un peu le film. Dommage que cette partie n'occupe pas plus de temps et qu'il n'y ait pas vraiment de progression pour mener à cet état bestial. En fait, Fabrice se montre beaucoup trop bavard pour quelque chose qui aurait dû se trouver davantage à un niveau de langage corporel et d'émotions.


Bref, quelques idées permettent au spectateur de ne pas trop s'ennuyer, mais c'est quand même assez mauvais dans l'ensemble.

Fatpooper
4
Écrit par

Créée

le 20 mai 2015

Critique lue 491 fois

2 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 491 fois

2

D'autres avis sur Colt 45

Colt 45
mymp
5

Top gun

L’attente, la promesse même, d’un thriller sec et ultra-violent mis en scène par Fabrice Du Welz, éclairé par Benoît Debie (directeur photo chez Noé et Winding Refn), écrit par Fathi Beddiar (ex de...

Par

le 7 août 2014

11 j'aime

1

Colt 45
Gand-Alf
3

Lethal Weapon.

Visiblement conscient qu'un succès populaire ne peut pas faire de mal, le cinéaste Fabrice Du Welz délaisse momentanément son cinéma déviant et très particulier pour répondre à l'appel du producteur...

le 11 août 2015

11 j'aime

Colt 45
kevo42
7

Un film malade, à mi-chemin entre polar à la Olivier Marchal et véritable plongée en enfer

Vincent Milès (Ymanol Perset) est un jeune armurier dont le nom est empreint d’une lourde charge symbolique. Après avoir remporté le championnat du monde de course avec tir sur cible, il est très...

le 7 août 2014

10 j'aime

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55