Un film très moyen dont les idées, riches dans le fond, sont mal mises en forme.
L’idée, dans le fond, est plutôt bonne ! Le film lui, plutôt raté… Les acteurs sonnent souvent faux, les revirements des personnages sont un peu trop hâtifs et la fin (à tiroir, d’ailleurs) part dans tous les sens… On a donc un film qui raconte une histoire, dans lequel on voit un prof expliquer à son élève comment en écrire une… La mise en abyme est évidente, mais n’est pas exploitée ; elle vient gâcher l’avancement du film, ou justifier une fin abracadabrante. Germain schématise un scénario au tableau pour son élève (et aussi pour les spectateurs, soit dit en passant…), alors qu’Ozon ne brouille même pas les pistes. Quelques idées subsistent pourtant : pendant certaines lectures, mise en images, le personnage de Luchini s’immisce dans les scènettes et en profite pour conseiller le lycéen. La frontière réalité/fiction s'estompe donc. Le spectateur n’est plus sûr de rien : Claude invente-t-il ou relate-t-il ce baiser ? Le camarade de classe porte-t-il vraiment atteinte à sa vie ? Mais là où tout aurait pu gagner en dimensions, la frilosité l’emporte et le soufflé retombe… La mécanique de narration - lecture, conseils-au-gamin, discussion-avec-sa-femme-dans-sa-galerie-d’art - prends vite le dessus et on se lasse, jusqu’à cette fameuse fin où le rythme n’existe carrément plus et où tout part à vau-l’eau. Là où le fond (l’histoire de Germain et Claude) et la forme (le film d’Ozon en lui-même) auraient pu interagir et s'intensifier mutuellement, on a plutôt un récit bancal, loin d’être cohérent. Quelques cadrages, très photographiques, retiennent l’œil à plusieurs reprises (Kristin Scott Thomas sur le divan, écoutant Germain lire la première rédaction de Claude entre autres); mais le vrai (...seul ?) point positif que je garderai en tête est la musique, composée par Philippe Rombi, dont Dans la maison n’est pas la première collaboration avec Ozon. A part ça, autant rester chez soi…