Un élan qui retombe tel un soufflé.
Très attiré par le pitch ainsi que les retours presse du film, je me décidais enfin à regarder ce "Dans la maison" de François Ozon - dont je ne connais le cinema, ceci dit en passant que de "Huit femmes" -, afin de combler la curiosité que cette oeuvre me faisait éprouver. Germain Germain, professeur de Lettres frisant la soixantaine, est un homme pour qui enseigner n'a plus véritablement de saveur, blasé par ses élèves et cette génération 2.0, surconnecté et qui n'est apparemment pas vraiment adepte de littérature va se retrouver dans une relation ambiguë avec un élève talentueux : "Claude" à la suite de la lecture d'une rédaction de celui-ci. Dès les premières minutes, la prestance de Fabrice Luchini donne le ton, il sera le chef d'orchestre de cette réalisation, lui insufflant un rythme de bonne mesure et permettant à l'intrigue de suivre son cours avec facilité. La première demie-heure est indéniablement intense; elle tient le spectateur en éveil, qui souhaite avancé dans l'intrigue avec hâte, l'élan du film se perd au fur à mesure des rédactions de Claude, qui baissent de tons et tournent rapidement en ronds. La psychologie du personnage de Germain est sans aucun doute la pierre angulaire du film - écrivain raté, intellectuel cynique - et la relation qu'il entretien avec celui de Claude - projection, fils qu'il n'a jamais eu - demeure plus qu'intéressante, mais le traitement est trop souvent un peu trop exagéré pour être réaliste - notamment la fin, qui laisse le spectateur incrédule. J'ai également eu du mal avec le jeu d'acteur de Ernst Umhauer - Claude - que je n'ai pas du tout trouvé bon, ainsi que celui de Emmanuelle Seigner, surjouant comme à sa grande habitude, mention spéciale cependant à Fabrice Luchini, vraiment parfait, Kristin Scott Thomas, irréprochable, et de même pour Denis Ménochet. "Dans la maison" est donc un film très correct, mais à l'intrigue à laquelle il manque un brun de cohérence pour en faire quelque chose de très bon. A voir.