Il dérouille, éros
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le 12 nov. 2012
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J'ai un rapport difficile avec le cinéma de Jacques Audiard, que je trouve systématiquement trop préoccupé par des idées de mise en scène certes brillantes, mais rarement au service de la fiction et des personnages : styliste maniéré, poseur, extrêmement manipulateur (ce qui clairement fonctionne, vu l'enthousiasme avec lequel ses films sont toujours reçus), Audiard a en plus la mauvaise idée de traiter souvent des sujets sans intérêt et d'utiliser de acteurs qui symbolisent pour moi le cinéma français le plus superficiel (Duris, Cassel, Kassovitz). Bien sûr, le magnifique "Prophète" avait permis de reconsidérer cet a priori négatif, mais "De Rouille et d'Os", sans retomber complètement dans les travers d'antan, est un clair pas en arrière pour Audiard : la prétention (auteuriste...) avec laquelle Audiard aborde un sujet qui aurait fait merveille chez les Dardenne a tendance à dé-réaliser l'impact du jeu impressionnant des deux acteurs principaux, tous deux magnifiques (Marion Cotillard livre ici sa meilleur interprétation à date). De même, la description, assez juste au demeurant, d'un monde marginal dont la brutalité fait écho à "l'horreur économique" dont tous sont victimes, n'offre pas le contre-point "social" espéré à ce qui n'est qu'un finalement qu'un mélodrame assez classique. A trop jouer l'émotion, tout en se positionnant "au-dessus de la mêlée" par ses trucs de magicien-metteur en scène, Audiard fait l'impasse sur la profondeur qui aurait transformé "De Rouille et d'Os" en un film réellement consistant, marquant même. Alors, au final, même si l'on a été impressionné et ému, on a le sentiment curieux de n'avoir fait qu'effleurer les personnages et les situations au cours des deux heures du film.
Créée
le 12 mai 2013
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