Après le très médiatisé Un Prophète, Audiard revient dans nos salles avec son nouveau bébé, De rouille et d’os. Alors que son précédent film traitait d’un sujet poignant et dur, le milieu carcéral, il nous propose ici un mélodrame qui nous prend aux tripes, sans pour autant tomber dans les clichés pathétiques. Les séquences se suivent, et ne se ressemblent pas. Le film ne fait pas pleurer, c’est comme si les personnages faisaient tout pour qu’ont ne les plaignent pas. Ce film marque aussi le retour de Marion Cotillard sur la scène française. L’actrice multi récompensée n’avait effectivement pas tourné en France depuis plusieurs mois, se concentrant d’avantage sur ses projets américains. Elle a d’ailleurs tourné ce film en parallèle avec le dernier Batman, attendu dans quelques semaines. Contrairement à d’habitude, elle apparaît complètement naturelle dans le film, elle n’est pas maquillée, et n’est pas du tout mise en valeur.
De rouille et d’os va donc mêler des séquences de vies quotidiennes, alternant celle de Cotillard, et celle de Matthias Schoenaerts. L’acteur explose littéralement l’écran tant il transcende son personnage. On le déteste, on l’aime et on finit par le plaindre. Audiard ne nous donne pas une banale histoire d’amour, mais au contraire il nous jette à la figure la rencontre de deux personnages abattus, détruits, qui ne croient plus en rien, et qui finiront par se reconstruire ensemble. Finalement, il n’y a absolument aucun personnage avec « une vie normale » dans ce film, tous subissent la vie, plutôt que d’en profiter pleinement.


Seul point négatif, pour moi, c’est la longueur du film. Le réalisateur entrecale des séquences d’images, de fonds d’écrans, certes magnifiques, mais sans intérêt pour le film.


Bref, je vous conseille d’aller voir De rouille et d’os. Attendez-vous à un mélo pour ne pas être déçu, mais ceux qui iront voir ce film dans cette optique, auront aussi la chance d’être surpris par le nouveau film de Mr Jacques Audiard.

SaraDugast
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le 6 mai 2015

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