Des hommes sans loi par Wykydtron IV
Un film par le réalisateur de La route. Heureusement que j'avais oublié, vu qu'on ne m'en a pas dit du bien, et que je me suis juste souvenu avoir lu un truc vaguement positif sur Senscritique. Ce qui m'a poussé à aller voir ce film à la première séance du matin, c'est juste le titre, "Lawless". C'est donne plutôt envie, c'est assez prometteur.
Vu aucun film d'Hillcoat jusque là. Avant la séance, j'entendais "contemplatif" et "pas dynamique".
Lawless, non, c'est pas contemplatif par contre. Pas dynamique, peut-être, mais ça ne m'a nullement dérangé.
Le film, "basé sur une histoire vraie" (frankly, my dear...), traite d'une famille d'hillbillies, les Bondurant, réputés invincibles, qui vendent de l'alcool de contrebande (du moonshine) durant la prohibition. Rien que la situation historique, cette époque et les évènements qui découlent du contexte, sont intéressants selon moi.
En sus, on a des personnages qui retiennent eux aussi l'attention.
Le personnage principal et narrateur, Jack Bondurant, apparaît comme un faible au début, voire un lâche, qui vit dans l'ombre de ses grands frères plus forts que lui, mais il évolue en cherchant à leur prouver sa valeur.
Forrest, le leader de la bande, celui qui parle en marmonnant avec un accent, sait montrer qu'il a des couilles (pas forcément les siennes) aux autres mâles, mais n'est pas aussi bon avec les dames.
Et enfin, il y a surtout le personnage du méchant, un agent spécial maniéré joué par un Guy Pierce gominé, métamorphosé et à peine reconnaissable en tueur froid qui se parfume et porte des gants blancs. Le personnage est tout à fait détestable dès sa première apparition, c'est un animal qui se cache sous l'apparence d'un gentleman tout à fait civilisé, mais rien que son look trop propret de fils à maman avec sa raie au milieu le rend abominable.
Lawless se place à 100% du côté des outlaws, et malgré leurs affaires peu recommandables, le film s'assure qu'on soit avec eux grâce à un antagoniste qui est du bon côté de la loi mais qu'on ne montre qu'en mal. Le film est très manichéen, et le personnage de Pierce aurait peut-être gagné à être plus nuancé, mais il est quand même un méchant plaisant.
En dehors de l'intrigue, j'ai aussi apprécié la retranscription d'une époque autre, qui passe par la BO, les costumes, l'esthétique du film.
Et on a une démonstration de punition avec du goudron et des plumes ! Je n'avais pas repensé à ça depuis belle lurette, mais maintenant que je me penche de nouveau sur le concept avec un regard adulte, je me dis qu'en vrai ça devait être autrement moins marrant que dans Lucky Luke.
Apparemment, le film a été sifflé dans la salle Lumière. Je comprends pas trop, même si on n'aime pas je n'ai rien vu de suffisamment mauvais ou détestable pour être sifflé.
Je suis quand même "content" qu'on puisse obtenir de telles réactions en un environnement aussi sérieux : première séance d'un film en compétition, dans la plus grande salle du festival de Cannes.
(Cannes #9)