Aller voir Lawless, ce n'est pas aller voir un film de gangsters. Ce n'est pas plébisciter une violence surfaite. Ce n'est pas emmener une bande de copains comme pour un Expendables, parce qu'on pense (a priori) que c'est un film de burnes qu'un cerveau masculin ne peut qu'apprécier. Ce n'est pas non plus aller voir un biopic traditionnel, où les acteurs sont grimés pour ressembler aux originaux, où le film ne peut pas trouver un souffle vraiment indépendant de l'histoire dont il est adapté.
Non. Aller voir Lawless, c'est accepter de se laisser emporter dans une narration simple, vraie, sans fioritures. Lawless revient constamment à l'essentiel, sans s'attarder sur ce qui n'a pas d'importance. Tout est indispensable au film, rien n'est à enlever (il aurait même pu y avoir des ajouts, d'ailleurs). Les acteurs sont époustouflants, Tom Hardy en tête. Sans triche, avec beaucoup de classe et de talent, il donne à son personnage une authenticité trop rare au cinéma. Shia LaBeouf est très bon en petit frère impliqué dans des évènements qui le dépassent totalement. Jessica Chastain est belle, belle, et incroyablement juste. Guy Pearce est terrifiant. La poésie, quant à elle, est omniprésente, même dans les moments les plus sanglants. En parlant de poésie, les plus beaux instants du film sont offerts par le couple Hardy/Chastain, merveilleux dans l'implication des interprètes, mais aussi dans l'amour silencieux et dans la pudeur de leurs personnages, vrais et éblouissants.

Les décors, l'ambiance, les costumes d'époque, se mêlent à une musique aussi contemporaine qu'appropriée au contexte et à l'atmosphère. L'approfondissement de certains passages aurait été apprécié, mais cela ne change rien au fait que le film soit un bijou de cinéma.