Quand classicisme et gangstérisme font bon ménage.
Voilà un film de gangsters pastoral d'un grand classicisme.Mais qui dit classicisme ne dit pas forcément ennui,comme les festivaliers de Cannes l'ont un peu trop vite pensés."Des hommes sans loi",au contraire,tire sa force de cet académisme,pour nous raconter une épopée à l'ancienne,quelque part entre le post-western et le gangsters movie campagnard.John Hillcoat et son scénariste-compositeur,Nick Cave,tous deux australiens,tentent de retrouver le souffle des grands mythes de l'Amérique,avec tout ce que cela comporte d'honneur,de trahison,de sentiments fougueux ou fraternels,et bien sûr d'inévitables confrontations de pétoires.Le film est très élégant,souligné par la musique racée de Nick Cave.Le récit est exempt de surprises,mais on se prend au jeu,car les relations s'approfondissent de plus en plus entre les 3 frères,et que les enjeux deviennent de plus en plus vitaux.Shia LaBoeuf tient son meilleur rôle à ce jour,en benjamin de la fratrie,qui rêve de la grande vie.Tom Hardy est comme toujours incroyable de charisme,et son duel de grognements avec un Guy Pearce en flagrant délit de cabotinage(il est un agent du FBI qui se parfume!)vaut à lui seul le détour.Par contre,certaines ellipses grossières et une fin bien mielleuse,entachent le potentiel sulfureux,en dépit d'accès de violence fascinants.