Antoine est un homme qui a tout pour être heureux. Un job dans la publicité qui lui rapporte assez pour être à l'abri du besoin, une femme amoureuse, deux beaux enfants, une grande maison en banlieue, une grosse berline allemande, des amis proches. Pourtant pour ses 42 ans, il va tout plaquer, méthodiquement.

Après une opération vérité en réunion avec un client « jamais content », Antoine (Albert Dupontel) démissionne et revend les parts de sa boîte à son associé. Il laisse ensuite croire à sa femme Cécile (Marie-Josée Croze) qu'il a une liaison et ne cherche même pas à nier quand elle lui parle de cette Marion avec qui une amie l'a aperçu. Il est odieux avec sa belle-mère guindée et « casse burnes », dur avec ses enfants qui lui offrent des dessins imparfaits en guise de cadeau d'anniversaire. Son comportement fait capoter la vente d'une voiture de collection pour son meilleur ami, et quand débute sa « fête surprise », il envoie bouler un à un tous ses amis pendant la soirée, n'oubliant personne, n'épargnant ni leur hypocrisie ni leur vie bien rangée. Lorsque enfin tout le monde le déteste et est rentré chez soi, Antoine dit au revoir à ses enfants puis disparaît au volant de sa berline. Direction l'Irlande...

Est-ce la crise de la quarantaine qui pousse cet homme à la vie tranquille à mener sa propre révolution, à crier son besoin d'espace et son urgence à se sentir vivant ?

Sans révéler le dénouement de l'histoire, Deux jours à tuer est l'un des meilleurs films de Jean Becker (L'été meurtrier, Dialogue avec mon jardinier), du genre à réveiller des émotions profondes et violentes, comme dans Je vais bien, ne t'en fais pas de Philippe Lioret (2006). Interprété par un Albert Dupontel inquiétant et imprévisible, et une Marie-Josée Croze effondrée, Deux jours à tuer fait l'effet d'une grande baffe dans la gueule : ça envoie au tapis !
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le 28 sept. 2010

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Brice B

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