Don Jon décrit parfaitement le paradoxe sexuel américain : on en parle beaucoup, on en regarde beaucoup, mais on pratique peu, ou de façon très puritaine. Son personnage débute par nous dire que le porno c’est mieux que le sexe car les vraies filles ne sucent pas et n’aiment pas la levrette. Conseil : t’as qu’à pécho une actrice de porno, ou aller chercher tes gonzesses ailleurs que dans cette boîte de nuit branchouille.
Le constat de départ est donc assez débile, même s’il reflète sans doute bien ce que pense une grande partie des mâles américains, d’ailleurs son personnage nous assène à quatre reprises que « tous les mecs regardent tous les jours du porno ».
En fait non !

Basé sur ce postulat idiot, le film de Gordon-Levitt ne fait alors que ressasser les mêmes idées pendant plus d’une heure et demie. Le personnage principal est juste détestable, non pas parce qu’il est ultra macho, mais surtout qu’il semble très con. Aucune remise en question, aucune évolution de son personnage, pourtant totalement dépendant à cette drogue qu’est le porno.
Les personnages féminins ne sont pas en reste, entre une Johansson enlaidie en cagole manipulatrice, une mère trop clichée pour être intéressante et une Julianne Moore irréaliste, on a le droit à une galerie de femmes sans intérêt autre que montrer que les femmes sont soit toutes des salopes, soit des mères donc pas des salopes, soit des mères endeuillées qui ne peuvent que se reconstruire par le sexe donc deviennent des salopes (enfin redeviennent).

Dans le fond, je ne suis pas une féministe convaincue donc le postulat sur les femmes me touche un sein sans faire bouger l’autre, cependant, le fond du film m’agace énormément. Ce personnage ne réussit à trouver le bonheur sexuel (enfin toujours pas de levrette ni de pipe hein !) qu’à travers une sorte de souffrance morale (de lui et de sa compagne) qui permet de se « fondre en l’autre ». Comme si on ne pouvait que « faire l’amour », en se regardant dans le blanc des yeux, l’esprit torturé et en position du missionnaire propret, ou baiser comme des gorets sans aucun sentiment. Entre les deux, ça n’existe pas… Ah bon…

Je ne suis fichtrement pas d’accord et je trouve donc ce film d’une maladresse gênante. Le propos est frôlé, la mise en scène est juste super énervante et les personnages ne communiquent quasiment aucune sympathie.
Heureusement que ce n’est pas, en plus, ennuyant, j’aurais sinon mis 4/10.
Before-Sunrise
5
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le 9 déc. 2014

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