Jon est un jeune homme qui ne s'intéresse qu'à sa personne et au cul. Mais tellement qu'il ne peut s'empêcher de vivre ses relations sexuelles via des films porno en se masturbant. Jusqu'à ce qu'il rencontre une superbe blonde en boite de nuit, qui est obnubilée par l'idée du prince charmant vu dans les films romantiques. De ces deux antagonismes va se nouer une relation asse improbable.
Pour son premier film en tant que réalisateur, Joseph Gordon-Levitt s'attaque à l'addiction sexuelle, que l'on soit avec quelqu'un ou non. Joseph joue le personnage principal, et on peut dire qu'à l'image de Jon, il s'aime beaucoup ; on le voit le corps bien musclé et il veut montrer qu'il a été à la salle de sport. Sa famille est quant à elle assez barrée ; le père (excellent Tony Danza) qui ne fait que regarder des matches de base-ball, la petite sœur qui est accroc à son smartphone et la mère qui rêve enfin d'être une mamie.
Jon est aussi un personnage pieux qui va à l'église pour expier sa faute d'avoir couché en-dehors du mariage, et il y a un running-gag où on le voit se confesser semaine après semaine sur ses sauteries, et le prêtre de l'absoudre de ses péchés.
Comme le sujet l'indique, Don Jon est un film qui parle sans arrêt de cul, avec plusieurs extraits issus de Pornhub (pub à l'appui !) mais comme toute production américaine, ça reste très sage, avec quelques poitrines des copines de Jon et ce dernier qui n'est jamais filmé en-dessous de la taille.
Le scénario a été écrit pour Scarlett Johansson qui joue cette petite amie idéale, qui fond en larmes devant des comédies romantiques (alors que le mec s'endort) avec des caméos d'acteurs connus, mais qui ne supporte pas de voir son mec se branler après leur première nuit passée ensemble. C'est une fille qui vit dans le formatage et j'avoue que c'est assez réussi.
Dans la deuxième partie arrive Julianne Moore, et là arrive un versant plus sérieux, plus dramatique aussi. C'est elle qui amène une normalité à Jon en lui disant que se branler, ce n'est pas le mal. Car Jon est un personnage qui culpabilise beaucoup à se masturber. Mon avis est celui d'un garçon, donc j'ai envie de lui mettre une claque en lui disant que c'est n'est pas si grave de se branler, c'est humain je dirais, c'est surtout un mur pour signifier qu'il ne fait rien de sa vie. Mais la partie avec Julianne Moore (qui est bien plus belle que la Scarlett) va changer tout ça.
Ça reste un film tout à fait insignifiant, et sur le même sujet (l'addiction sexuelle), mieux vaut revoir le sublime Shame où l'on voit un tout autre traitement de la chose. Mais là, il n'y a vraiment pas de quoi se la mordre, ni par le supposé érotisme, ni par le caractère sulfureux du sujet.