Donjons & Dragons par cherycok

Avant toute chose, il faut savoir donc que je suis un joueur du jeu de rôle Advanced Dungeons & Dragons (AD&D) dont le film est une adaptation depuis près de 12 ans et que donc forcément, je connais à priori l’univers dont le film s’inspire. Et lors de sa sortie, j’avais eu très peur de voir ce que cette adaptation pouvait donner et je ne m’y étais pas intéressé. 12 ans plus tard, par le plus grand des hasards, je m’aperçois que la chaine SyFy a produit un 3ème volet. Il était temps pour moi de prendre mon courage à deux mains et de me lancer dans cette trilogie. Et après la vision de ce premier volet, je vais en avoir sacrément besoin !

Adapter un univers aussi vaste que celui d’AD&D en film n’avait que peu de chance d’aboutir sur quelque chose de correct. Mais là, et c’est assez impressionnant, on atteint des sommets de nullité. Au début on en rit parce que certains passages font assez nanars, mais très rapidement, c’est le drame… Tout ou presque est complètement raté. Et quand on pense que le réalisateur, après avoir acquis les droits à l’âge de 19 ans, a passé plus de 10 ans à rassembler les fonds pour produire le film, on se dit qu’il aurait mieux fait d’utiliser son argent autrement parce que mine de rien, le budget s’élève à 45 millions de dollars, budget qui n’a bien entendu pas été rentabilisé… Quel gâchis, mais quel gâchis !

Le problème pour les explications, c’est qu’on ne sait pas par où commencer tellement il y aurait de (mauvaises) choses à dore… Alors on va y aller en vrac, au moins ça évitera de la parlotte inutile. Le casting est à côté de la plaque : entre un héros au charisme de moule, un Marlon Wayans insupportable, et un Jeremy Irons sans doute là uniquement pour payer ses impôts, aucun n’arrive vraiment à donner une quelconque dimension à son personnage… Les costumes sont ratés, certains ennemis semblent être tout droit sortis d’un épisode de Bioman… Tout est trop axé sur l’humour, avec des gags bien trop débiles pour rendre l’ensemble crédible, et le coup du mec qui se prend une porte, ça marche plus… Les effets spéciaux sont bien trop inégaux et malgré 2 ou 3 passages réussis, comme l’attaque finale des dragons, aucun gros effort n’a vraiment été fourni et tout est trop approximatif… C’est simple, le dragon ressemble parfois au dragon femelle de Shrek. Je ne vous parle pas de la mise en scène complètement inexistante et du montage des scènes d’action complètement foireux car je risquerais de m’énerver sur mon clavier.

Néanmoins, quelques tout petits aspects à sauver. Outre quelques jolis décors comme celui de la bibliothèque en début de film, on voit quand même clins d’œil au jeu de rôle, et heureusement ! Citons par exemple le nain qui adore les pièces d’ors et qui n’aime pas du tout les elfes parce qu’ils sont tout maigrichons et qu’ils se la pètent. On notera également la présence d’un monstre (le seul autre à part les dragons), à savoir un Tyrannoeil, emblématique de AD&D même si sous exploité ici tant ce dernier peut dans le jeu de rôle donner du fil à retordre aux aventuriers. Enfin, et c’est bien peu au final, l’essai lors du passage à l’auberge et des paris, de retranscrire l’esprit Salles / Pièges que les valeureux joueurs connaissent bien même si au final, c’est assez raté.

Donjons & Dragons est donc un bien beau naufrage, bien trop gentillet pour qu’on puisse en sortir quelque chose, on se croirait presque devant une production pour enfants qui aurait sa place à 20h30 sur la chaine Gulli. Espérons que les suites relèvent un peu le niveau même si je n’y crois pas une seconde. Rendez-vous prochainement donc.