Avec le couronnement de Chicago aux Oscars et Golden Globes, il était évident qu’on allait vivre un nouvel âge d’or des musicals et des adaptations de Broadway sur grand écran.
Dreamgirls fait partie de ces films qui ont suivi Chicago et qui ont fait perdurer la tendance. Cependant, le film de Bill Condon n’est pas une grande réussite pour plusieurs défauts assez rédhibitoires. Pour commencer, il fallait trois bons acteurs pour les rôles charnières de Deena Jones, Effie White et Curtis Taylor Jr., ce que ne sont absolument pas Beyoncé, Jennifer Hudson et Jamie Foxx. Insupportables pendant les numéros musicaux répétitifs, qui alternent le très bon (Move) et le beaucoup moins bon (Dreamgirls), ces trois-là gâchent systématiquement les scènes dans lesquelles ils apparaissent, ce qui est assez gênant dans la mesure où ce sont ceux qui sont censés émouvoir le public. En effet, Anika Noni Rose, Eddie Murphy, Danny Glover et surtout l’excellent Keith Robinson sont un peu laissés en plan alors qu’ils sont bien plus performants. C’est d’autant plus dommage que sorti des numéros musicaux, Bill Condon s’en sort plutôt bien, avec une réalisation qui évite le morne et le clinquant, deux pièges dans lequel il aurait pu tomber à deux pieds.
Avec quelques caméos efficaces comme ceux de John Krasinski, John Lithgow, Jaleel White ou Loretta Devine, Dreamgirls se sauve tout juste et justifie ses deux heures. Mais on est bien loin d’y trouver un très bon film.