Seconde adaptation cinématographique du comics du même nom, Dredd semblait bien partie pour n’être qu’un simple film d’action sans grand intérêt et ceux pour au moins deux raisons. La première est que la précédente transposition était certes sympathique mais loin d’être mémorable, on appréhende donc sur la ligne de conduite choisie. La seconde est le poste de réalisateur confié à Pete Travis, responsable d’Angles d’attaque.
Puis vient le temps de la promo et des trailers, à ce moment là on en prend plein la gueule. Bien entendu, les mecs du marketing ont accès le tout sur le côté huit-clos bourrin dans une tour d’immeuble (succès de The raid oblige). Les éléments qui sauteront aux yeux seront surtout le côté très premier degrés de l’univers, quelques plans intéressants et Karl Urban dans le rôle principal qui semble lui scier à merveille.
Alors nous trouvons nous face à un pétard mouillé ou à un film d’action tel qu’on les aime ?
La réponse dépendra évidemment de vos attentes mais aussi de vos goûts en termes d’action. Le film se décompose en deux parties.
Une première mettant en place l’univers où l’histoire prend place ainsi qu’une brève présentation des personnages. On découvre donc la situation actuelle de notre pauvre planète bleue. Les causes nous amenant à ce constat, celles-ci sont d’ailleurs loin d’être extravagants. Le choix d’un futur proche, reflétant parfaitement les conséquences de notre mode de vie actuel, facilite l’immersion dans cet univers. On découvre la fameuse drogue SLO-MO en voyant directement les effets que cela fait sur le consommateur, retranscrit à l’écran pas une image hyper-colorisée et très lente. L’introduction du juge Dredd s’effectuera via une course-poursuite bien mouvementé et permettant de comprendre le rôle de ces fameux juges.
Après cette présentation des lieux, on se dit que l’on va rentrer dans le vif du sujet et tomber dans de l’action bien bourrin comme nous la vendu les mecs du marketing. Bien que la BA donne l’impression d’être face à un The raid du futur, l’œuvre est bien plus que cela. On prend donc le temps de nous expliquer le fonctionnement de ces énormes tours de béton, les méga-constructions, et on comprend mieux les enjeux résidant dans la prise de contrôle d’un tel bâtiment.
Passé cette petite demi-heure s’amorce donc la seconde partie. Pour autant, cela ne fait pas que se tirer dessus pendant tout le reste du film. On profite de ce confinement forcé pour creuser la personnalité de chacun mais aussi de mieux connaitre les gangs contrôlant ces constructions immenses, plus particulièrement celui ayant la main mise sur le fameux SLO-MO dirigé par la tyrannique Ma-Ma (Lena Headey est excellente dans ce rôle). On alterne donc entre des scènes de fusillades généreuses et d’autres faisant avancer l’intrigue. Le rythme est soutenu et on ressent la solitude du duo de juges n’ayant d’autres choix que d’affronter des ennemis se situant des deux côtés de la loi.
Certes le scénario est loin d’être original et l’enchainement des évènements reste classique, pour autant, le tout est bien torché. On sent le soin porté sur l’aspect afin de faciliter notre immersion dans ce monde sans pitié.
On pourra reprocher certains choix tels que l’utilisation quelque peu excessive dans l’utilisation de CGI, notamment sur l’effusion de sang. L’exemple parfait est l’attaque d’un appart, on voit la scène via les yeux d’un consommateur de SLO-MO. On se retrouve avec un gunfight trop lent, et où tout semble un peu trop factice. Heureusement, seule cette scène est traitée de cette manière.
Des petits défauts comparés au plaisir que l’on prend à visionner cette bobine !
Un plaisir coupable ? Possible, en tout cas on espère revoir ce Dredd version 2013 pour de nouvelles aventures.
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