Enfin, j'ai enfin vu ce fameux Drive dont tout le monde parle, en bien généralement. Et au final, effectivement, c'est un bon film. Mais pas un chef d'oeuvre.
Curieux spectacle que celui de ce cascadeur, amoureux de sa voisine, transporteur pour gangsters, placide en apparence mais capable de la plus extrème des violences quand les circonstances l'y mènent. Finalement un thriller très classique sur le fond, mais pas vraiment dans la forme. La photo, majoritairement nocturne, dépeint un Los angeles pauvre et crapuleux, apaisé par des vues aériennes à couper le souffle. Plus généralement, les qualités esthétiques du film en font son principal intérêt, tellement qu'elles ont surement contribué aux récompenses prestigieuses qui lui ont été attribué. La bande son est également tout bonnement remarquable, créant une ambiance tour à tour électrique, angoissante, contemplative. Tout est donc propice, pensé, conçu pour l'immersion du spectateur dans cet univers glauque esthétisant.
Et pourtant, en ce qui me concerne, cela n'a pas marché. Pas à un seul moment le film ne m'a captivé autant que je m'y attendais. Tout d'abord, le récit de Drive prend son temps, trop peut être. Ensuite, il souffre également un peu de ce que j'appelle le "syndrome Baz Luhrman", en moins ridicule : une collection de plans magnifiques mais dépourvus d'âmes, qui flattent la rétine mais ne parviennent pas à susciter l'adhésion.
J'ai donc regardé Drive d'un oeil flatté mais distant. Alors oui la musique est sublime, oui les acteurs sont très bons, oui les images sont très belles. Il manque juste un liant, un ciment, qui unit le tout pour en faire autre chose qu'un clip de luxe, agréable mais devant lequel je suis resté terriblement passif.