Une claque visuelle et esthétique qui va longtemps rester incrustée dans mon cerveau et ma rétine. Film sous influences, Drive est à la fois un hommage et une relecture du cinéma d’action et B des années 80. Ryan Gosling incarne l’archétype du héros du film d’action, à la fois lisse (jeu d’acteur impeccable) et trouble (son passé nébuleux) qui comme dans les contes de fée cherche à sauver sa belle. En plus des influences revendiquées par Refn (Scorpio Rising, Orange Mécanique, The Driver…), Drive tisse un lien fort avec de nombreux films récents : Collatéral de Mann pour le parcours nocturne et la manière de faire de la ville un personnage, History of Violence de Cronenberg pour l’épure de l’intrigue et les explosions de violence dans le quotidien ou Lost Highway de Lynch dans sa manière de rythmer les dialogues, de mêler sécheresse et violence et surtout dans l’utilisation des archétypes holywoodiens (Drive rappelle souvent la seconde partie très carte postale fifties de Lost Highway – celle avec Pete).
Drive s’apparente parfois à un exercice de style, parfaitement maîtrisée et huilée mais qui pourra en rebuter certains (d’autant que Refn a souvent tendance à souligner ses intentions par ses effets – ralentis, montages… et surtout par la musique). Mais on reste à un tel niveau de qualité qu’on lui pardonne presque tout surtout que l’émotion affleure souvent sans prévenir au détour d’une scène, d’un geste ou d’un regard.
La BO est parfaite et le choix d’une ambiance « italo disco » colle parfaitement au film, à sa langueur et à son romantisme exacerbé.