Le silence est d'or

Nicolas Winding Refn place ici sa caméra dans une retranscription pop électro de Los Angeles, où il fait briller son "Drive" par une mise en scène époustouflante. Porté par le nouveau chouchou d'Hollywood, Ryan Gosling, le scénario reste clairement basique: une love story sans originalité sur fond dramatique, il n'en reste pas moins quelques surprises placées judicieusement tout au long du métrage, le tout terminé par un épilogue logique et plus ou moins attendu.

Certes la mise en scène est à elle seul un personnage, mais c'est à Ryan Gosling que l'on doit cette immersion dans la vie du "Driver". Avec un rôle composé de seulement 27 phrases sur 1h40 de film, il faut dire que le jeu de l'acteur devait être irréprochable. Et il l'était.

"Drive" est un film surprenant de bout en bout, astiquant le spectateur avec des turning point plus ou moins inattendus, en osant le défi et en vous balançant d'un seul coup dans une violence hors norme filmée avec une banalité aberrante. Fort de ces personnages charismatiques aux caractères bien trempés, l'immersion est quasi-totale et instantanée. Cependant l'ensemble reste très théâtrale et empêche l'attachement, ce qui est relativement embêtant pour une "Action Love Story".

"Drive" s'impose clairement par son génie visuel et ses chorégraphies virtuoses mais souffre d'un manque de profondeur qui crée une distance avec le spectateur et nuit pleinement à cette virée dramatique au côté de Ryan Gosling.