Un Sofia Coppola sous acides ?
Film de commande, pas le premier pour Nicolas Winding Refn, on sent dès le début que Drive ne se limite pas un à simple film de gangsters. Loin du héros construit au fil des années par Hollywood, le personnage créé par le mix Winding Refn/Gosling est un anonyme sorti tous droit des films des années 70.
Sans passé, sans histoire, avec une double vie (stuntman/wheelman), une ombre de Robert de Niro dans Taxi Driver, il sort de nulle part et aucune information ne filtrera à son sujet. Sorte de vigilante, il n'a qu'une seule loi, la sienne, celle du bien.
Le reste du film de Winding Refn est à l'avenant. L'ambiance, la photo, les personnages, tout semble tout droit sorti des seventies. Sauf peut-être la bande originale de Cliff Martinez, plus portée sur l'électro, mais qui colle tout de même parfaitement.
La structure du film et la réalisation pâtissent malheureusement de ces références, avec un rythme assez lent, particulièrement sur la dernière parti du film, et des plans fixes parfois frustrants. Reste cette violence implacable qui avance sans mouvement... Troublant.
Les quelques défauts sont heureusement largement compensés par l'interprétation de Ryan Gosling et de la magnifique Carey Mulligan, qui après Never Let Me Go prouve qu'elle fait partie de celles qui vont compter dans mon coeur de cinéphile ces prochaines années. La galerie de seconds rôles vaux aussi largement le détour.