Derrière ce titre à rallonge ne pouvait se cacher que l'un des plus grands scénariste / dialoguiste du cinéma français. Il s'agit, of course de Michel Audiard qui, accompagné de ses acteurs fétiches, nous offre une sacré tranche de rire, servie par des dialogues au poil.

Germaine (Annie Girardot) est femme de ménage et rêve de Montecarle. Ses trois patrons, Lethouard (Bernard Blier), petit employé de banque, Francoise (Mireille Darc), jolie animatrice télé et Phalempin (Sim), éducateur, ont tous quelque chose à se reprocher. Par ses indiscrétions, elle les amène à se faire chanter mutuellement.

Certes, l'histoire est pour ainsi dire sans grand intérêt, certes la mise en scène ne se surpasse pas en inventivité et originalité, mais il n'empêche... que c'est bon ! Dès les premières minutes, nos côtes commencent à souffrir, nos cuisses rougissent à mesure que le film avance, à force de se les taper, tandis que nos zygomatiques font des heures supplémentaires pour enfin prendre un repos bien mérité au générique de fin. Cet effet étrange, appelé communément le rire, est produit par deux facteurs : une écriture made in Audiard et des comédiens juste irrésistibles.

Comme à son habitude, le dialoguiste d'Un Singe en hiver sort des phrases venues d'ailleurs, composées outrageusement d'argot et d'anglicisme. Ainsi, Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas ... mais elle cause ! donne à entendre au spectateur des répliques hautes en couleurs à forte potentialité comique telles que « la mer est dangereuse, même s'il n'y a pas d'eau dedans » ou lorsque Phalempin demande à Françoise : « Ou avez vous appris à dire autant de conneries? », cette dernière lui rétorque : « Deux ans de télé ».

Ces dialogues sont écrits sur mesure pour une fine équipe, les fidèles habitués de la bande à Audiard, composée de Bernard Blier, exquis en caissier lubrique, déshabillant du regard les jeunes femmes et même la Joconde, d'Annie Girardot, hilarante en femme de ménage à la gouaille aussi grande que celle d'une poissonnière de Ménilmontant, de Mireille Darc, sublime en ex-prostituée parvenue à intégrer la haute de Sim, chantant la chanson de libellule pendant un numéro incroyable de music hall, et enfin de Robert Dalban dans une bref appartition.
claudie_faucand
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le 21 mars 2012

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