Ce qu'il y a de génial avec Elle s'appelle Ruby, c'est qu'il raconte à lui seul notre rapport à la fiction, et donc au cinéma par extension. L'occasion de se demander si la fiction est plus forte que la réalité, si ce n'est l'inverse. Outre cette mise en abyme géniale, j'ai aimé l'histoire de Calvin, dont les écrits romantiques vont prendre les traits de son idéal féminin. D'abord intriguant, puis heureux, puis terrible, le phénomène va promener notre héros dans une folie romanesque sans pareille...

Pop, doux et brillant, le film est un petit bijou indie comme on les aime. A ses aspects aériens l'on va coller des personnages attachants et composant ensemble une partition enlevée dans un rythme très bien maîtrisé, avec des propos qui soulèvent une flotte de débats: la condition féminine, l'inadaptation sociale, la valeur du réel et du fictif, l'enjeu du couple, le rôle du fantasme. Demeure aussi le plaisir de contempler le couple Paul Dano/Zoé Kazan mener la cadence avec talent, et peaufiner ce petit conte jusque dans les dialogues.

Charmés, on plonge dans Elle s'appelle Ruby comme dans un livre en s'identifiant aux personnages, et on vit leur histoire comme si elle était nôtre. Une réponse honnête à toutes ces questions que l'on se pose, et une réplique franche aux comédies romantiques habituelles, dont on oublie maintenant toutes comment elles s'appellent...

Créée

le 29 juin 2013

Modifiée

le 1 juil. 2013

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