Stallone fait ce qu'il sait faire de mieux, et il le fait bien.
J'avais presque envie de mettre 10 rien que pour le principe. Après Expendables, on était en droit de se demander comment la suite allait se présenter, et surtout comment faire la suite d'une histoire sans scénario (patapoum patapoum, j'ai vu meilleur scénario). Il était bien, mais il se contentait du strict minimum, c'est ce qui faisait qu'il était plutôt décevant. Et là, Stallone à poussé le bouchon encore plus loin, tout est encore plus exagéré, et c'est encore meilleur !
L'histoire présente une équipe complète de gros bonhommes bombés à la testostérone qui se feront un concours de celui qui a la plus grosse... arme. Euh ouais bon l'histoire du coup, bon en gros, cette équipe est envoyée pour faire la tête au carré d'un autre gros bonhomme bombé à la testostérone, qui lui, non content d'avoir la plus grosse... équipe, voudra aussi avoir la plus grosse... ambition. Ah oui, l'histoire excusez-moi... Ouais non laissez tomber, l'histoire c'est juste un gros faire-valoir. Mais vous voulez probablement un petit synopsis, bon. Il existait une ancienne mine contenant énormément de tonnes de plutonium, sauf que son emplacement exact était inconnu. Un avion transportant un coffre qui contenait les plans s'est écrasé quelque part et notre équipe est chargée de récupérer les plans pour ne pas qu'ils tombent entre les mauvaises mains de Jean-Claude Van Damme le Vilain. Je vous avais dit que c'était juste un faire-valoir.
Bon, mais le pire c'est qu'on s'y attendait, et qu'en plus, ça ne nous étonne pas ni ne nous déçois. En fait, c'est tellement sur-exagéré, que ça en devient à la fois énorme, tordant et addictif. Le film est une mise en scène de putains de gros badass de ouf ! Et c'est justement pour ça que c'est si bon. Ils ne cherchent même pas à se prendre au sérieux, ils ne se prennent finalement tellement pas au sérieux, qu'ils s'autorisent des putains d'autoréférences de leur propres films, la preuve:
-Arnold Schwarzenegger: "Yippie-Kay"
-Jean-Claude Van Damme: "Soit on meurt comme un mouton, soit on meurt comme un homme" (Même si l'utilisation du mot mouton renvoie à plusieurs significations, ce n'est pas sans rappeler son "Parce qu'on est tous un peu mouton")
-Chuck Norris: - "J'ai appris que tu t'étais fait mordre par un cobra royal?" - "Oui c'est vrai, après 5 jours d'agonie... il est finalement mort" (Un beau Chuck Norris Fact: Ce n'est pas le cobra qui mord Chuck Norris, c'est Chuck Norris qui mort le cobra)
-Lundgreen: "Et on aura droit à quoi la prochaine fois? Rambo?"
-Schwarzy est plus ou moins continuellement un clin d'oeil à Terminator.
Bref, Expendables 2 fait office d'un tel "What the fuck?" que ça en devient même impossible de s'y attaquer. C'est un feu d'artifice de cascades, de guerres, d'action, de répliques toutes faites, d'explosions, de situations improbables et d'effets spéciaux. Tout est là pour en mettre plein la vue au spectateur sans discernement, sans faire dans la dentelle. Ici on ne s'adresse pas aux lopettes, on ne s'adresse pas à ceux qui veulent regarder un film intelligent ou beau, on s'adresse à ceux qui veulent voir des acteurs dans LEUR élément, sans se soucier de l'histoire pour mieux se concentrer sur la mise en scène et le jeu d'acteur, pour rendre simplement le spectateur accro à une telle exagération de tout.
Finalement, là où le premier opus se prenait encore trop au sérieux et s'est magnifiquement bien planté en laissant intégralement de côté Mickey Rourke, Bruce Willis et Arnold Schwarzenegger (ouais je sais, c'est le deuxième fois que je l'écris sans faute !) au profit du génie Stallone et de l'étoile Statham, le réalisateur corrige le tir sur le second en donnant un rôle quasi équivalent à chaque personnages sans en délaisser un seul (si ce n'est Jet Li peut-être, qui reviendra sûrement dans le 3). Du coup, même le n'importe quoi est bien dosé ! Et en parlant de n'importe quoi, le rôle de Jason Statham en était un joli, il s'est littéralement transformé en mode Assassin's Creed.
Tout, absolument tout est prévisible dans ce film, il n'y a aucun suspens. Même le coup de l'avion qui décolle tient plus de l'autodérision qu'autre chose. Et même s'il est cliché, que tout est attendu, que de nombreuses choses sonnent fausses et que le film est un fourre-tout d'action, il s'apprécie précisément pour ça.
Au final, on peut tout de même voir un message à travers ce film: Les américains ont botté les fesses aux français, chez les russes après avoir sauvé la peau des chinois milliardaires.
En tout cas, si vous voulez apprécier le film, ne vous posez simplement aucune question.