Expendables 2, c'est la promesse d'un casting enfin complet. Une ribambelle de vieilles gloires du film d'action, en galère de contrats pour la plus plupart qui ont décidé de cachetonner après un premier volet à 274 millions de dollars de recettes. Un film précédent globalement foireux avec des punchlines en mousse, une mise en scène illisible et des scènes d'actions oubliables.

Ici, on a au moins la chance de ne plus avoir Stallone à la caméra, sûrement trop gonflé des bras pour la tenir correctement. Simon West est donc à la barre, un homme au CV irréprochable avec des chefs d'oeuvres tels que l'une des adaptations de Tomb Raider ou le débilo-efficace Les Ailes de l'Enfer. On sait très vite que la donne n'a pas beaucoup changé.

L'introduction est un modèle de réalisation épileptique avec un montage à la frontière du stroboscope et des blagues toujours aussi nulles. Heureusement, un petit quart d'heure suffit à dépeupler toute une ville du Népal, au moins le quota de victimes est bel et bien là. Le duo Schwarzy / Bruce Willis est de retour pour des scènes plus longues écrites avec une plume digne du rôle d'Alain Delon dans Astérix 3. Comprendre que les dialogues ne sont qu'une succession sans queue, ni tête de références à leurs filmos qui donnent des phrases du genre :

"I'm terminated but I'll be back, Sarah Connor".

Comme si des mots-clés avaient été claqué à l'affilée dans un générateur de dialogues de merdes sans que personne n'ait pris le temps de les relire, c'est un véritable facepalm permanent. A ca s'ajoute une direction artistique nous offrant soit du kaki, soit du gris sûrement inspiré par la palette de couleurs des jeux vidéo d'actions Next-Gen. Le casting est une autre raison de couiner puisque certains membres du groupe sont clairement là le temps d'un clin d'oeil. Jet Li frappe deux asiatiques et disparaît en parachute, Chuck Norris trimballe sa face de castor sur 2 scènes et l'ancien gouverneur de Californie a l'air complètement à la rue pendant ses 3 minutes de présence à l'écran. Par contre, aucun problème : Terry Crews et Randy Couture seront là tout le temps. Vous en rêviez, non ?

Expendables 2 dispose quand même de qualités avec un rythme sans répit et un méchant de qualité en la personne de Jean-Claude Van Damme. Prenant son pied à donner du high-kick renversé, il vole le show et est bien l'unique véritable raison de se réjouir de cette suite. Il suffit de se remémorer le dernier quart d'heure expéditif amené par l'ellipse la plus incroyable qu'il m'ait été donné de voir pour se rendre compte que le reste est traité par dessus la jambe. Le public déjà teasé et monté à bloc a apparemment perdu tout sens critique et il suffit de voir la moyenne du film sur ce site pour le constater.

Je ne veux pas faire le relou qui s'attendait à un scénar' mindfuck ou à une parabole cachée sur les méfaits du capitalisme. J'y suis allé avec des potes, avec 3 bières dans le nez à une séance tardive histoire d'être dans l'ambiance. Pourtant, rien n'y fait, la médiocrité est trop visible. L'impression que Sly se fout de nos gueules misant tout sur le capital sympathie de ses acteurs pour nous faire avaler sa série B direct to vidéo plutôt mal branlé qui se permet d'avoir des plans flous la grande majorité du temps !

A voir à plusieurs chez vous avec des bières, des pizzas et dans votre canapé en deuxième partie de soirée.
Lopocomar
4
Écrit par

Créée

le 7 sept. 2012

Modifiée

le 7 sept. 2012

Critique lue 336 fois

5 j'aime

Lopocomar

Écrit par

Critique lue 336 fois

5

D'autres avis sur Expendables 2 : Unité spéciale

Expendables 2 : Unité spéciale
Vnr-Herzog
3

C'était pas leur guerre

Deux ans après un premier essai sympathique mais mal branlé Stallone remet le couvert avec sa réunion d'anciens combattants du film d'action. Au programme on retrouve donc Sylvester Stallone ainsi...

le 29 août 2012

57 j'aime

12

Expendables 2 : Unité spéciale
ThoRCX
8

Track'em. Find'em. Kill'em!!

Expendables 2, c'est ce que le premier film aurait dû être : un gros film d'action pur et dur avec des vraies explosions, des vrais bruits de flingues, des vrais bastons qui font plaisir à voir,...

le 24 août 2012

54 j'aime

26

Expendables 2 : Unité spéciale
Gothic
7

Le jour où Stallone épingla Norris…

…remarquez, c’est facile, avec Couture ! Expendables 2 : Unité Spéciale donc. Le titre annonçait déjà un traitement poussé de toutes les thématiques et problématiques mondiales et actuelles...

le 5 déc. 2013

51 j'aime

23

Du même critique

Cloverfield
Lopocomar
8

Catastrophe a mate(u)r !

Film catastrophe tourné caméra à l'épaule, Cloverfield impressionne. Et je pourrais m'arrêter là mais ce ne serait pas faire honneur à un film qui prend tout son sens dans une bonne vieille salle de...

le 24 juin 2010

45 j'aime

4

Astérix aux Jeux olympiques
Lopocomar
1

Le marketing filmique

Après l'annulation d'un Astérix en Hispanie soutenu par l'équipe du Splendid et réalisé par Gérard Jugnot, Uderzo s'est senti inspiré d'accepter le projet d'Astérix aux J.O. Pourquoi pas, après tout...

le 11 oct. 2010

37 j'aime

1

Girls
Lopocomar
4

Critique de Girls par Lopocomar

Girls, c'est la nouvelle série HBO pour les filles produit par Judd Appatow et c'est surtout Lena Dunham. Elle joue, écrit et réalise la quasi-totalité des 10 épisodes et n'hésite pas à nous montrer...

le 23 juin 2012

35 j'aime

5