Fargo appartient au versant sombre de l'oeuvre des Coen Brothers au meme titre que Miller's Crossing ou que le recent No Country For Old Men.
En effet, malgre une pointe humour noir bien sentie, Fargo est loin d'etre un film hilarant comme peuvent l'etre ceux de Tarantino ou de Guy Ritchie (dans une moindre mesure)qui fonctionnent eux aussi sur la base de situations rocambolesques impliquant de petits truands.
En tournant dans leur Minnesota natal (dont les paysages enneiges sont magnifiquement filmes), les frangins evoquent l'Amerique profonde mais aussi la misere sociale, affective et surtout intellectuelle de l'humanite dans son ensemble.
Ainsi, j'ai perçu Fargo comme un grand film sur la betise humaine dans la mesure ou la plupart des personnages ne sont motives que par des sentiments negatifs.
De fait, malgre de betes sourires de façade, les protagonistes de cette histoire ne se distinguent que par leur cupidite (Buscemi et le beau pere radin), leur lachete (William H. Macy enorme) ou encore leur cruaute (Peter Stormare hallucinant).
Au final, seule l'héroine campee par une excellente Frances Mc Dormand, se distingue par son intelligence et par une sensibilite que la majorite de ses contemporains ont perdu.
Fargo confirme donc l'interet des frangins pour les personnages d'idiots et autres abrutis congenitaux, sauf qu'ici c'est loin d'etre aussi drole que dans un O'Brother.
Un thriller malin transcende par des acteurs geniaux et qui distille une vision bien triste de l'espece humaine malgre une note d'espoir dans son plan final...
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