Jerry Lundegaard, malgré son poste de directeur commercial d’une concession automobile appartenant à son beau-père, a un besoin de liquidité. De façon urgente et discrète. Impossible de simplement demander aux siens.
Comme il n’est pas très malin, il imagine un scénario absolument farfelu et présentant des risques que toute personne dotée d’un minimum de jugeote refuserait de courir : il mandate deux malfrats pour kidnapper son épouse afin d’extorquer une rançon de sa belle-famille.
Le con !
Car, bien évidemment, rien ne fonctionne comme prévu. Les malfrats sont tout aussi ahuris que le commanditaire et les bévues s’accumulent. Les morts aussi.
Les frères Cohen nous préviennent tout de suite : avant même que les premières images ne défilent sous nos yeux, nous sommes mis dans la confidence : ceci est une histoire vraie. Ca donne de la profondeur à l’histoire. Ca donne corps au film. Et ça fait froid dans le dos : ce n’est pas une fiction. Les absurdités commises l’ont réellement été !
Le spectateur navigue entre Minnesota et Dakota du Nord. En plein hiver alors que le sol enneigé se confond à s’y méprendre avec le ciel blanc. Le froid est vif et les initiatives malheureuses. Les frères Cohen, avec un humour discret et désinvolte mais réel nous content ce fait divers abracadabrant. Les acteurs, triés sur le volet, sont tous excellents et campent parfaitement leur personnage respectif.
Avec Fargo, le spectateur oscille sans cesse entre amusement et gravité, hésite entre le rire et les larmes. Car les situations sont invraisemblables, presque irréelles. Mais ont véritablement eut lieu. Un bon moment de cinéma avec un film marquant.