Malgré le fait qu'Alfred Hitchcock soit l'un des plus grand réalisateur de tous les temps, il n'a jamais obtenu un Oscar. Fenêtre sur Cour fait partie de ses rares films à avoir été nominé, dans la catégorie du meilleur réalisateur. On comprend aisément pourquoi quand on voit le point de vue adopté par le film.
L'histoire se passe intégralement dans l'appartement de James Stewart, qui ne peut rien faire d'autre pour s'occuper que d'épier ses voisins depuis qu'il a une jambe dans le plâtre. On développe un côté voyeur assez malsain et on se plaît à observer la vie des autres, qui évolue comme un feuilleton télévisé. Hitchcock poussera le concept jusqu'au bout et proposera une "fin" pour chaque voisin.
On suit parfois les actions de certains autres personnages, comme celui de l'amante du héros (jouée par Grace Kelly, divine) mais toujours depuis la fenêtre, ce qui amène une scène très intéressante dans la dernière partie du film.
Habituellement le suspens du réalisateur marche assez mal sur moi, hormis certaines scènes précises (les corbeaux qui s'amassent près de l'école dans Les Oiseaux par exemple). Ici ce n'est pas le but premier, l'ensemble mise beaucoup plus sur le doute et la suspicion qu'autre chose. Et puis d'un coup, sans prévenir, il y a une montée en puissance du suspense dans les cinq dernières minutes, ce qui fait que je suis complètement rentré dans le film. Du grand cinéma.