Prétentieux

Noah Baumbach est un cinéaste que je découvre à travers Frances Ha. Film indépendant s'il en est, le bonhomme est assez connu pour être un acolyte de Wes Anderson. Pour en venir à cette oeuvre, il faut lui reconnaître des qualités mais aussi des défauts assez agaçants.

Au niveau des qualités, je dirais que le film est rythmé, aidé par une mise en scène qui cumule assez rapidement différentes séquences ou moments de la vie de Frances. Ensuite, bien que l'oeuvre possède des défauts sur le fond aussi, le scénario propose une jeunesse qui se refuse de grandir mais qui va tout de même devoir se prendre en main, enfin avancer dans la vie sans avoir à compter sur l'aide de personne d'autre et de laisser derrière soi le temps de l'enfance et de l'innocence. Certains jeunes adultes tardent désormais à quitter le nid familial ou à se lancer dans ce monde, seul. Un univers qui s'avère être effrayant pour Frances face à la dureté de la vie quotidienne (boulot, loyer, etc.). Enfin le noir et blanc attouche une note assez sympa au film tout comme le personnage de Greta Garwig.

Pour ces deux derniers points toutefois, il y a quand même à redire. Aussi joli soit le noir et blanc, il n'apporte rien de spécial au film si ce n'est une volonté toute simple de vouloir se démarquer. Et Frances se révèle assez rapidement un personnage tantôt sympathique donc, mais également extrêmement agaçant dans ses plaintes et jérémiades (j'ai pas d'argent mais je me tape Paris quand même).

Le scénario tourne assez vite en rond face à la présentation du personnage. Outre cela, il y a donc de sacrés dysfonctionnements quand on voit que la bonne femme habite l'une des villes les plus chères du monde et se rend à Paris alors qu'elle n'a pas un sou. Ce n'est pas tout.

Ce film est clairement pour des bobos. Frances est le genre de personnage qui m'agace, qui s'attache à des rêves, évoque des trucs pompeux, a des tendances homosexuelles, se comporte comme une gamine de quatorze ans et j'en passe.

Mais surtout, Noah Baumbach signe un film assez prétentieux, se rapprochant du style de la Nouvelle Vague et évoquant soi-disant des pensées profondes par moment. Si le bonhomme est comme le film, j'aimerais pas le rencontrer à une soirée.

Ce film manque clairement de personnalité que pour convaincre et surtout d'un scénario nettement plus solide. Des qualités il y en a, mais le bonhomme a encore une longue route à parcourir avant de devenir un cinéaste de plus grande envergure.