Night of the living dead pets.
Remake d'un court-métrage du même Tim Burton, Frankenweenie m'a enfin réconcilié avec son réalisateur, que je pensais être perdu depuis des années, et signe un de ses films les plus personnels.
Bien que l'intrigue soit sensiblement la même, elle a été cependant rallongée pour laisser encore plus les rêves de Burton s'exprimer : ainsi, on peut y voir du Gremlins, du Dracula avec Christopher Lee, La nuit des morts vivants, Gamera, voire Bambi au détour d'un cinéma ! Mais le film est en général irrigué de la touche Burton, à savoir les personnages, tous très bien designés (mention spéciale à Mlle Van Helsing et à Elsa), le prof de chimie qui ressemble fortement à Vincent Price, et son amour de l'humour noir, voire du macabre ; après tout, on parle de la résurrection d'un chien !
Après, le film n'est pas foncièrement drôle, mais il y règne une telle absurdité, des personnages si étranges (un des copains de Victor ressemble à Quasimodo !) qu'on y est au fond très à l'aise et qu'on retrouve le Tim Burton qu'on aimait tant dans sa première période.
Est-ce un hasard si la plupart du doublage est assuré par des comédiens ayant surtout tourné au début de sa carrière ? Je n'en suis pas sûr, car c'est à l'image de ce film, Burton veut revenir à une certaine radicalité (on ne parlera jamais du noir et blan formidable) de ton, quitte à choquer. Il faut prévenir, même si c'est du Disney, ça peut être assez flippant pour les plus jeunes (on voit même une tortue exploser avec le sang qui gicle sur un mur de cabane).
Le film est entièrement animé en stop motion, technique déjà utilisée dans Les noces funèbres ou L'étrange Noël de Mr Jack, et là aussi, c'est du Burton tout craché, car ça renvoie à son amour pour Ray Harryhausen et ses films de monstres.
L'histoire est basée sur la forte relation qu'a Victor (dont on peut supposer qu'il ressemble vaguement à Tim Burton enfant) et son chien Sparkie, canidé stupide qui passe son temps à aboyer et à vouloir attraper tout ce qui rebondit, ce qu'il paiera de sa vie.
Même en n'ayant pas eu de chien, c'est parfois très émouvant, même si dans les scènes où Victor pleure la disparition de son chien, la musique vient un peu trop fortement chercher l'émotion, car qu'elle est déjà présente dans la mort de quelqu'un qui lui est cher.
Je ne me rappelle plus trop du court-métrage (qui est dispo sur Youtube), mais je pense que la partie avec les enfants qui veulent créer une invention a été rajoutée, et ça marche plutôt bien aussi, car on a là finalement les vrais moments de respiration, mais qui aboutiront au climax "monstrueux" du film.
Au final, j'ai beaucoup aimé ce film, car on se sent à nouveau comme chez nous, avec un Burton qui peut enfin se lâcher sur son imaginaire, et finalement, reprendre son court-métrage d'antan est une bonne idée ! Espérons que ce sursaut créatif ne soit pas sans lendemain...