C’est avec un espoir non feint que je me rendis en salles voir la nouvelle œuvre de Tim Burton, malgré les déceptions (Et encore le mot est faible) que furent ces derniers films. Certain critique parle de véritable ressuscitation de cet artiste corrompu dans les travers du commercial et de la facilité. Alors on se prend au jeu des critiques dithyrambiques. On se donne l’envie d’y croire. Au risque d’une nouvelle déception.
Et le film démarre. Visuellement c’est déjà très accrocheur. Principalement au niveau du noir et blanc vraiment très convaincant. Puis rapidement l’envahissante musique de Danny Elfman démarre pour accompagner cette douce fable morbide. Une douce mélodie orchestrale. A ce moment-là on ose y croire plus que jamais. La narration se veut être d’une fluidité remarquable, de bout en bout.
Burton part ici sur la volonté de ne pas trop en faire, de garder un style épuré qui contrecarre à la perfection les fouillis visuels et scénaristique que furent Alice & Dark Shadows. Tantôt minimaliste, tantôt impressionniste, Burton garde la plein possession de son univers, jouant ici sur la nostalgie et le deuil.
Une nostalgie dédoublée. Volontairement dédoublée. Car si elle est d’abord suscitée par la mort, son manque, sa beauté, elle le sera ensuite par une nostalgie plus propre au spectateur : La nostalgie Burtonienne. Et ce qui m’a particulièrement dérangé dans tout ça c’est le sentiment d’avoir était presque manipulé. Le nouveau Burton se joue du Burton du passé pour redorer son blason. En toute impunité. Et parfois ça sonne faux. On se dit que quelque chose cloche. Entre quelques éclairs de génie.
Mais clairement ce Frankenweenie est de bien meilleure facture que les précédents films du réalisateur. Et ça c’est agréable, réconfortant.