Kubrick s'est essayé à tous les genres : le thriller avec "Shining", la SF avec "2001...", la fresque historique avec "Barry Lyndon"... . Il y a pourtant un thème plus récurrent : la guerre. Déjà présente dans "Les sentiers de la gloire" et en toile de fond de "Docteur Folamour", celle-ci revient hanter "Full metal jacket". Le réalisateur se place cette fois du côté des Marines enrôlés au Vietnam.

Le film se scinde clairement en deux parties distinctes. La première démarre sur les chapeaux de roues et ne nous épargne rien de l'entraînement des soldats, auxquels on fait perdre toute identité pour les transformer en véritables machine à tuer. Si fortes têtes il y a, elles auront tôt fait d'être matées par le sergent Hartman, dont les premiers monologues de brute épaisse sont tout simplement hilarants. On peut affirmer sans hésitation que Kubrick profite de cette phase d'entraînement pour se foutre royalement de la gueule de l'armée, que ce soit dans les dialogues, lors des épreuves ou des courses "en chanson" avec leurs paroles grotesques. Il a également l'intelligence d'y inclure une dimension dramatique, avec un Vincent D'Onofrio plus que convaincant dans le rôle du benêt devenu psychopathe grâce à la "psychologie" de son instructeur.

Si la première partie n'a pas grand chose à se reprocher, la seconde s'avère tout de même plus inégale et pêche un peu par son classicisme. Kubrick s'attaque cette fois à la guerre "sur le terrain", et l'on perd en originalité ce que l'on gagne en réalisme. Les égarements des soldats, les machinations, la désinformation, sont dénoncés sans trop de subtilité. De plus, on attend vainement qu'un lien digne de ce nom, en relation avec le drame qui s'est joué plus tôt, se noue entre la première moitié du film et celle-ci, or il n'en est rien (ou si c'est le cas, je ne l'ai pas compris). On se contentera donc du minimum, à savoir suivre le personnage principal lors d'une mission à haut risque, ce qui est plutôt dommage. Ceci dit, "Full metal jacket" reste un film de guerre plaisant, qui n'a pas à rougir face à d'autres de ce style (à part bien sûr "Apocalypse now").

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le 9 mars 2011

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Psychedeclic

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