Men in Green

La première faiblesse de cette adaptation est de ne pas savoir quelle distance établir entre l'oeuvre originale et le long-métrage. Alors, que l'action soit transposée au 21ème siècle à grand renfort de gadgets technologiques actuels, soit, c'est plutôt sympa et ça permet de filer au héros une auto et un avion autrement plus chouette qu'en 1940. Mais se cantonner à une déclinaison d'animaux humanoïdes quand on est sensé représenter l'infinie variété des extra-terrestres issus des quatre coins de l'univers, c'est pauvre. Laisser la moustache à l'un d'entre eux, c'est faire preuve d'une fidélité qui flirte avec le ridicule. Tiens à propos, si on appelait le super-méchant "Parallax"? Parce que "Voldemort" et "Cthulhu", c'était déjà pris ? Ah non, c'est juste parce que le scénariste est né en 1913... Et on mettrait un masque au héros "pour assurer son anonymat"? Ben mince, la bimbo le reconnaît quand-même, remarque elle est pas blonde, du coup il va le porter... en face des forces maléfiques toutes-puissantes. Mais las ! Là aussi Hal Jordan est identifié. Faut dire que le méchant est plutôt balèze en télépathie, transfert d'âmes, et vol intergalactique. Ce qui ne l'empêche pas de se faire avoir comme un boss de niveau 1 du Super Mario de 1993.
Bref ce film est parfait pour un enfant pas trop regardant à la cohérence; quant à l'adulte qui aura déboursé le prix d'une place de ciné et d'une paire de lunettes 3D, il se consolera en étalant sa bile sur SensCritique. Et, oui, l'idée de modéliser instantanément l'objet de son imagination était très bonne, bien que sous-exploitée. Mais ça fait pas le poids.