Le soir d’Halloween, en 1963, le jeune Michael Myers alors âgé de 6 ans se rue dans la chambre de sa sœur pour la poignarder sauvagement. Il sera interné dans un hôpital psychiatrique durant 15 ans avant de s’en échapper et de retourner dans la petite ville d’Haddonfield où son crime a été commis.
La censure s’étant un peu relâchée dans les années 70, beaucoup de films du genre ont pu voir le jour. On retrouve alors des éléments récurrents comme par exemple le tueur malade et psychopathe animé par ses pulsions meurtrières, les meurtres sanglants, les adolescents présentés dans leurs ébats sexuels, etc…
La nuit des masques n’échappent pas à la règle. Carpenter signe ici son troisième long métrage et décide donc de porter à l’écran le jeune Michael Myers âgé de 21 ans lors de son retour à Haddonfield. Ce dernier s’est échappé du convoi qui l’amenait à son procès, sa majorité étant atteinte, il pouvait être jugé.
Pour son film, Carpenter est placé aux commandes d’Halloween, premier du nom et qui était censé s’appeler à la base The Baby-sitters Murders. Un long-métrage mettant en scène un tueur fou assassinant des baby-sitters le soir d’Halloween.
Avec seulement 300.000$ de budget, Carpenter a réussi à faire de ce métrage un film culte et un grand classique de l’horreur dont des tonnes de films s’inspirent encore aujourd’hui et s’il n’a pas réellement inventé le slasher avec La nuit des masques, il l’a défini et popularisé.
Pas d’hémoglobine pour son long-métrage, Carpenter considère que les spectateurs n’ont pas besoin de sang pour saisir l’horreur de l’intrigue.
En effet grâce au talent de Big John, l’angoisse est parfaitement gérée tout le long du film. Ce qui est principalement dû à la manière dont est traité Michael Myers. Le tueur est toujours filmé de loin lorsqu’il fait ses apparitions, et bien sûr, disparait aussi vite qu’il est apparu. Il ne représente à l’écran qu’une vague silhouette se fondant aisément dans les ombres environnantes, mais il est bel et bien là, immobile, froid, patient. Surtout patient, c’est d’ailleurs ce qui fait la force de Myers : il marche, il contemple, il reste silencieux. Le dosage est absolument parfait.
De plus Carpenter joue magnifiquement bien avec le hors-champ, ce qui rend l’ambiance bien plus pesante et angoissante, le tout aidé par la musique omniprésente composée par le réalisateur lui-même.
Bien sûr il contient quelques défauts comme les protagonistes très clichés qui se baladent presque avec une pancarte « Butez-moi », mais bon bizarrement ils ne sont pas dérangeants et ajoutent un charme certains au métrage.
Avec l’essor qu’a connu le slasher dans les années 80, un grand nombre de daubes a vu le jour depuis, les bons films de genre se font de plus en plus rares mais La nuit des masques reste donc une valeur plus que sûre.
Carpenter déroule ici tout son talent, il a réussi à faire de son troisième film un chef d’œuvre de l’horreur, culte et souvent imité.