Il était une fois l'amour. Merci.

Hana-Bi ! 24 Septembre 2015. Plusieurs coups de feu ont été tirés. Quelques un dans un sens, d'autres en revanche n'étaient pas prévus. Certainement pour fêter l'événement : Halifax l'avait enfin vu.

Pas la peine de préciser que Kitano n'était alors, pour moi, qu'un sombre asiatique venant polluer certains classements et sondages SC.
Pas la peine non plus de préciser que Kitano, est alors, pour moi, un réalisacteur (le jeu de mot, c'est cadeau) que je m'empresse de découvrir au fil de diverses Sonatine sans pour autant Qu'Aniki Mon Frère me presse et m'empresse de tout gâcher en me pressant de ne pas tout gober d'une filmographie riche. N'oubliant jamais d'être déçu, notamment par Zatoichi, je n'oublie jamais mes premiers amours, Hana-Bi.

Je n'oublie pas, non plus, de me procurer cette bande-son signée...ce qui était encore qu'un sombre asiatique....mais qui....aujourd'hui....Joe Hisaishi livre une bande-son fantasmagorique, d'une mélancolie singulière et d'une puissance troublante. Des musiques qui saisissent, il y en a plein, des musiques qui vous habitent autant que celle-ci, elles se comptent sur les doigts d'une main. Parfait.

Comment, après avoir vu et entendu cette magique symbiose de l'image et de la musique, donner un avis un tant soit peu "objectif" d'Hana-Bi. Impossible. Hana-Bi est tant touchant que violent. Il vous attrape et vous emmène dans une histoire d'amour, une quête de bonheur et de liberté, qui, je le pense, fait partie des plus belles. Car, ce sombre asiatique à l'image est d'un charisme dingue et provoque une forme de sensation puissante quand il est là. Il vous regarde, vous transperce pour vous donner, non pas un semblant d'émotion, mais de l'émotion pure.
De l'émotion pure quand on se rend compte qu'il fait ce qu'il fait tout en connaissant la fin. Mais ce n'est pas ça l'important. Hana-Bi c'est une leçon d'amour et de partage. Une manière d'aller froisser l'égoïsme en montrant que le partage et un simple Merci peuvent tout valoir. Tout. Tout. Vraiment tout.
Hana-Bi, c'est aussi simple qu'un Merci, aussi puissant qu'un premier (dernier) baiser et aussi beau que le bonheur. C'est la reconnaissance d'avoir donné le sourire à la mélancolie, d'avoir provoqué chez chacun le sentiment qu'un rien peut tout changer.
En préservant toujours l'innocence de son récit, en suggérant sans cesse la violence sans pour autant la cacher, l'essence d'Hana-Bi n'est pas de dire si la réalisation est grande ou si tel ou tel acteur joue son rôle. L'essence d'Hana-Bi c'est de vivre cette épopée. Tout simplement.

J'ai expié mon ignorance, Takeshi.

Et,

Merci. Merci pour tout, Kitano.