Le plus grand Kitano.

Ah !? On me fait signe que c’est Halloween en ce moment. Mais oui je comprends bien, c’est le moment idéal de parler d’un film d’horreur ou d’épouvante. Crimson Peak ? Ah c’est déjà fait désolé. Non je vais parler d’un film japonais de Takeshi Kitano : Hana-Bi. Pardon ? Hors sujet ? Pourquoi donc ? Vous allez voir que non mesdames et messieurs. On est dans le sujet mais simplement on va aborder les thèmes d’halloween dans un autre registre. Kitano un illustre inconnu ? Comment osez-vous !

Connaissez-vous Takeshi Kitano ? Mais si le type qui se fait aussi appeler « Beat Takeshi » et qui est connu pour ses tics de psychopathes quand il est face caméra. L’un des humoristes japonais les plus connues au Japon. Ah ça y est ça vous revient. Non ? Bon… Il a fait du cinéma aussi. Et Hana-Bi est son film le plus connu, et son meilleur aussi. Ce film contemplatif va vous emmener dans l’un des poèmes les plus tragiques et mélancoliques jamais faits au cinéma.

Le film s’ouvre sur un monde dépourvu de langage qui paraît au bord du gouffre sous les yeux de Kitano. Ce dernier interprète un flic perdu, poursuivi par la mort, le hantant chaque instant. Il contemple indifférent ce monde où petites frappes, yakusas et gens ordinaires déambulent tels des morts vivants. Dans les sables mouvants de la mort, tout le monde se fait happer. Chacun finira par s’y retrouver. C’est le désespoir et en même temps le désir de vivre sa vie une dernière fois, qui poussera Takeshi Kitano à faire ce braquage. C’est le désir de vivre réellement sa vie et d’offrir les meilleurs derniers instants à sa femme malade et mourante que Takeshi basculera dans la violence. Au même moment un collègue de Takeshi se retrouve handicapé à cause d’une mission qui a mal tourné. Abandonné par tout le monde, ce personnage trouvera sa raison de vivre ses derniers instants dans la peinture. C’est une attente de la mort et une fin irréversible qui le poussera à mettre en scène ces derniers instants. Lesquels qui font échos en parallèle à ce que vit Takeshi et sa femme dans leurs derniers instants.

La photographie magnifique sublime le film. Ce film c’est aussi Joe Hisaishi, un compositeur habité. Il délivre ici une de ses compositions les plus belles et une des plus émouvantes. Cette musique renforce cette mélancolie et l’esprit de ces personnages, qui savent parfaitement ce qui les attend. La fin du film, sur une plage, est un condensé d’émotions le summum de ce que peut offrir le cinéma. Ce film, ce sont des éclats de rires, une violence qui survient et éclabousse, des fleurs, des feuilles, de la neige. Hana-Bi est une dance macabre. Hana-Bi est un feu d’artifice