Capitole, l'enfer sadique et voyeur
Pour punir la population de sa trahison, le gouvernement de Panem à décrété que tous les ans, un jeune garçon et une jeune fille, âgé de 12 à 18 ans, seraient sélectionnés dans chaque districts pour participer aux Hunger Games. Un jeu durant lequel 24 tributs, issus des 12 districts, devront survivre et se battre jusqu'à la mort.
Cette version cinéma du roman à succès de Suz
anne Collins est très
réussite. Le réalisateur choisit par LionsGate, Gary Ross, savait la lourde attente des fans de la saga, et ne devait pas les décevoir. Il rempli son contrat à la perfection, Hunger Games parvient à faire ce que peu d'adaptation de romans d'adolescent arrivent à faire: créer son monde tout en restant fidèle à l’œuvre originale. Des éléments sont supprimés bien sûr, mais dans le contenu, tout y est. Le réalisateur apporte sa touche personnelle, rendant le film plus intimiste. Le rendu final est vraiment excellent et ne change en rien l'identité du film. Pendant plus de 2 heures, Panem prend vie. Nous sommes tellement pris dans l'intrigue du film que les deux heures passent à une allure folle. Il n'y a pas de répit et le spectateur n'a pas le temps de regarder ailleurs. On reste concentrés, et on prend un grand plaisir à suivre cette aventure unique.
Les personnages du livre sont authentiques et à l'écran, ils sont portés par des acteurs talentueux. Jennifer Lawrence et Josh Hutcherson font de Katniss et Peeta des personnages sincères et honnêtes. L'atmosphère pesante et rythmée du roman est admirablement bien retranscrite, mêlant avec intelligence l'action et les sentiments. Gary Ross et toute l'équipe du film restituent la profondeur présente dans le livre. La qualité du script et la réussite du film viennent de l’implication de l'auteur, Suzanne Collins, qui a participé à l'écriture de scénario. C'est pour cela que le film est si fort et si fabuleux. Quoi de mieux que l’intérêt personnel de l'auteur au développement de son propre livre en film ?
Les jeunes acteurs savent bien qu'avec Hunger Games, leur vie va changer. Jennifer Lawrence récolte les honneurs grâce à sa brillante interprétation de Katniss Everdeen. Une jeune femme qui à du prendre en main sa famille suite à la disparition de son père. Un personnage féminin fort, qui a des principes et une profonde humanité.
Durant toute la phase d’entraînement, le public assistera à une préparation psychologique des jeux, car en participant à cette émission, les joueurs savent bien qu'ils devront s’entre-tuer. C'est ce que développera la première partie du film dans laquelle Katniss et Peeta vont découvrir l'envers du décors, l’âme superficiel de Panem. Un monde fantaisiste, aux couleurs vives et looks farfelus, où la population prend un plaisir sadique à regarder, acclamer, aimer les Hunger Games. L'équipe créative du film offre un monde à l'esthétisme plaisant, typique d'un monde futuriste. Il n'y a aucune profondeur dans ce pays. Seraient-ils animés par la peur du Capitole ? Il est possible de penser à cette solution mais en tout les cas, le Capitole est loin du monde de Katniss.
L'arène possède la même force que dans le roman. Un lieu où on risque sa vie à chaque instant, dans laquelle les producteurs peuvent, à n'importe quel moment vous tuer, vous mettre à découvert pour mieux être pourchassé par l'ennemi. Les mots ne suffiraient pas pour décrire le spectacle auquel on assiste. A la fois dur et sensible, Hunger Games est le film à ne pas manquer en ce début d'année. Au vu de la qualité de cet épisode, son succès ne sera pas une surprise. Laissant le spectateur avec un bon cliffangher présumant un avenir sombre, la suite, intitulé L’embrasement, ne devrait débarquer qu'en novembre 2013 avec le retour du casting original et un nouveau réalisateur en la présence de Francis Lawrence.