Âges qui ne correspondent pas, réactions abracadabrantes, clichés et psychologies bidon : tout est fait pour qu’on ne croie pas une seconde aux personnages. Et comme, de son côté, le scénario accumule les approximations et fait de l’invraisemblance une marque de fabrique, "Insensibles" est plus proche de n’importe quelle connerie pseudo-ésotérique façon "la Neuvième Porte", que du bon cinéma d’imagination espagnol — celui où la part de « fantastique » est porteuse de sens : cf. "Tesis", "le Labyrinthe de Pan" ou même à la rigueur "[REC]".
C’est frustrant, car le sujet était prometteur. Seulement, les thèmes qui s’entremêlent dans "Insensibles" — la douleur physique, le deuil, la guerre d’Espagne — y sont traités avec une superficialité systématique. Il faut dire que le jeu des acteurs, au mieux pleins de bonne volonté — les enfants — et au pire agaçants — Àlex Brendemühl en tête — n’aide pas à y croire.
J’ai quand même frissonné à un moment, mais parce que mon radiateur était éteint.