Jack Reacher par BastienInacio

Comme je le disais sur Skyfall et Max Payne 3 (qui mérite aussi bien le statut de long-métrage que celui de jeu vidéo), l’atmosphère des actions héro et vigilante flick burné est redevenue tendance au niveau qualité, après une traversée du désert sous l’égide des Jason Bourne largement surestimée et au règne des comic-book movie qui ne compte qu’une poignée de franches réussites.

Nouvelle preuve en est ce très réussi « Jack Reacher » mis en scène par le peu prolifique Christopher Macquarrie qui réalise son deuxième film en douze ans, après le western contemporain « The way of the gun » (http://youtu.be/7P7100xTGuM)(le monsieur est surtout connu en tant que scénariste attitré de Bryan Singer, fonction qui lui valu un oscar pour « Usual Suspect »).

Avec cette adaptation du roman « One Shot » de Lee Child, plus ou moins fidèle (bon le Tom Pouce fait p’tit kéké en comparaison du personnage papier, m’enfin personne est allé râler que Hugh Jackman ne faisait pas assez nabot ou trapu pour incarner Wolverine) , Macquarrie confectionne un passionnant thriller militaire (humiliant au passage la série NCIS) ressemblant à son auteur (le réal n’a que deux films à son actif mais il commence à se construire un univers thématique propre à l’instar du Nolan des débuts) à la fois très ciné génique sans virer dans le clipesque extrémiste (pas d’effets tape à l’œil des mauvais jours du pourtant très regretté Tony Scott) , sobre sans virer dans le TV film de luxe ( en gros cela pourrait s’apparenter au style de J.J Abrams , ou celui, sans surprise , de Bryan Singer, en plus sophistiqué au demeurant.. ce n’est donc pas parfait mais ça a au moins le mérite de ressembler à du cinoche) , assumant sa condition de Bad-ass movie intelligent, rempli de punchlines qui passent comme une lettre à la poste, un héros taciturne et emblématique à la morale expéditif rappelant plus l’inspecteur Harry et Max Payne ( le trauma en moins) que le héros wesh-wesh/mou dla bite des « Taken » , quelques séquences troublantes et de pur cinéma (la séquence de sniper ouvrant le film, qu’on croirait sortir du « Démineur » de Kathryn Bigelow) … bref, un puissant vigilante movie Old-school qui n’a rien à envier au pitreries des production Besson.

Contrairement à ce que beaucoup craignaient, le film n’est pas un « Drive » friqué surfant sur le succès du chef d’œuvre de Winding Refn.
Hormis le fait que le réal prenne son temps pour dérouler son intrigue, aucune comparaison n’est à faire, et la fameuse séquence anthologique de la chasse en voiture se rapproche aisément plus de celle de « Bullit »(http://youtu.be/CSAN7ZX02eA) et … ben de la scène culte de « The way of the gun » justement (nouvelle preuve de la cohérence entre les deux œuvre du scénar-réal;...http://youtu.be/zRAR9kvjDzE).

Après , Macquarrie étant encore en début de carrière et Tom Pouce à la production, le film n’est pas parfait (MI4 l’était, mais bon c’était Brad Bird à la barre donc pas le même contexte).
Le film perd quelquefois de l’impact lors de certaines séquences violentes un peu light.
Ce n’est pas les bisounours, très loin de là, mais PG-13 oblige, certaines scènes semblent édulcoré en dépit du de la brutalité de certains meurtres ( les féministes vont se scandalisé) et les bad-guys incarné par Werner Herzog (célèbre cinéaste allemand réputé pour ses coups de sang envers ses acteurs, le plus connu étant une menace de mort, flingue à la main, durant le tournage d’ « Aguirre, la colère de Dieu ») et Jai Courtney (qui s’apprête à incarner Maclane junior dans le prochain Die-Hard) manquent cruellement de prestance.
Malgré tout, le film contribue, par ces qualités non discutables à redonner ses lettres de noblesse au actioners (en espérant que « le dernier rempart » et « Die-Hard 5 n’anéantissent pas ces louables efforts) et confirme que Tom Cruise continue sur sa lancée pour retrouver sa gloire d’antan en gagnant du charisme et de la maturité dans ses choix de projet.
Curieux de voir ce que les deux bonhommes pourraient faire ensemble sur un éventuel MI5.
Pour finir, vidéo de l’intro de « The way of the gun » qui caractérise farpaitement l’atmosphère des deux métrages.http://youtu.be/eQLXYu6plhg