On s'en mord les doigts. Littéralement.
À San Francisco, un sniper abat en ville cinq personnes. Vite soupçonné et accusé, un ancien tireur d'élite est arrêté. L'homme en question, appelle à son secours Jack Reacher, ancien militaire, pour enquêter et prouver son innocence avec l'aide de son avocate...
Il y a dans "Jack Reacher" de nombreux points forts à soulever tout autant que de sérieux coups de mou sont à déplorer.
Ça commence avec une scène assez magistrale de tir au snipe, qui installe dés lors une certaine tension et démontre un réalisme sec et terrifiant qui parsèmera, avec moins d'impact toutefois, le reste du film. Dans l'esthétique générale, le film de McQuarrie ne démérite pas non plus. Baigné dans une ambiance nocturne oppressante et ô combien cinématographique, "Jack Reacher" ravit souvent les pupilles. Et au lieu d'être un véritable actionner, c'est bel et bien un vrai thriller que l'on a devant soi. Pas tout à fait ce que vendait la bande annonce, à vrai dire. Mais pourquoi le souligner, voyons.
Sauf que c'est peut-être là que le film s'avère plus inégal. En optant pour une véritable enquête policière alternant entre (trop) nombreuses scènes d'intérieur entrecoupées de quelques sorties propices à l'action, le film, qui rappelle le polar secos et direct façon "Inspecteur Harry" pour le déroulement et le traitement de l'enquête davantage que pour l'attitude de Reacher ne rappelant pas vraiment Eastwood, finit par trop se disperser en élargissant son enquête de simple assassinat à une plus grande machination. Aussi et ainsi, McQuarrie foire son suspense. En nous montrant dés le début la tête du sniper, il peine à donner de l'intérêt à son histoire, déjà vue et dont la résolution par Jack Reacher se suit avec un certain plaisir mais sans véritable entrain. C'est que le cinéaste rate aussi son méchant. L'idée d'utiliser le faciès de Werner Herzog est sur le papier vraiment excellente. À l'écran, il fallait s'en douter, sa présence est nettement moindre. Jai Courtney, plus présent, est crédible en bad guy.
En revanche, on apprécie surtout voir Robert Duvall en vieux tireur d'élite. Il assure dans sa dernière partie la caution comique que ne s'autorise jamais le film, trop sérieux et trop froid dans son ensemble. Son duo avec Tom Cruise redonne du poil de la bête à un film, qui, s'il propose tout de même quelques fulgurances comme la poursuite en voiture en milieu de métrage, seul vrai moment de bravoure avec l'introduction, manque de punch et de tripes. Mais pas d'idées.