La trilogie Jason Bourne ayant été une entreprise très lucrative, Universal n'y voyait pas d'un mauvais œil la naissance d'un quatrième épisode. Malgré la désertion du réalisateur Paul Greengrass et de sa vedette Matt Damon, le studio s'est « Bourné » a relancé la franchise avec Jason Bourne : l'héritage. Ce dernier volet introduit donc un nouveau super-agent nommé Aaron Cross. En véritable action man, Jeremy Renner endosse ce rôle avec aisance et charisme, justifiant à lui seul le choix d'aller voir le film.
Le programme Outcome vise à fabriquer des hommes capables de mener isolément des missions à haut risque. Aaron Cross (Jeremy Renner) est l'un des six agents. Lorsque Jason Bourne dévoile une partie de cette organisation, ces derniers sont promis à une liquidation brutale. Pris pour cible, Cross n'a d'autre choix que de retrouver la biochimiste d'Outcome Martha Shearing (Rachel Weisz) , elle aussi menacée de mort.
Déjà scénariste pour les trois premiers épisodes, Tony Gilroy passe cette fois-ci derrière la caméra, tout en gardant la plume, et propose une sorte de spin off survenant en parallèle des évènements de La Vengeance dans la peau. Ne tentant aucune révolution, Jason Bourne : l'héritage s'appuie sur les ingrédients inhérents à la trilogie : action tonitruant, chasse à l'homme et rythme infernal. Sans coupures, le long métrage bombarde le spectateur d'une course poursuite dans les rues embouteillées de Manille, d'un combat avec des loups ou de corps à corps viril, plaçant le film comme un bon divertissement.
L'héritage doit d'ailleurs beaucoup à son interprète principal Jeremy Renner. L'acteur est juste impressionnant en super espion génétiquement modifié. En plus de réaliser lui même ses cascades (ce fut le cas aussi pour Avengers ou MI4), il parvient à administrer de l'épaisseur à ce personnage en conflit avec son identité. D'un charisme à toute épreuve, le comédien accomplit la difficile tâche de nous faire oublier la pauvreté du scénario, très en deçà des précédentes intrigues de la trilogie.
L'histoire n'est d'ailleurs pas l'unique faiblesse du film. La franchise Bourne est facilement reconnaissable à ses caméras à l'épaule partant dans tous les sens qui nous donnaient parfois l'envie de rendre notre déjeuner. Tony Gilroy ne s'est bien entendu pas privé d'utiliser cette mise en scène, même si les mouvements sont moins exagérés que ceux orchestrés par Paul Greengrass dans La Vengeance dans la peau. Quant au montage, il n'est pas exempt de tous reproches. À certains moments, le film se construit par un montage épileptique qui nous sert une succession innombrable de plans durant un laps de temps très court. Plus que de donner du rythme, ce partis pris nous perd dans la scène et nous irrite grandement.
Jason Bourne : l'héritage reste donc dans le chemin balisé par ses aînés. Pas de nouveautés à part une de taille, Jeremy Renner, qui prouve tout son talent dans le costume d'Aaron Cross et fait oublier les nombreux défauts dont souffre le film.