Est-ce que le cinéma italien peut produire un bon film de super héros ?

Jeeg Robot répond à cette question de la plus belle des manières. Très librement inspiré d'un comic book des années 80, on y suit Enzo, petite frappe, qui lors d’une course-poursuite avec les forces de l’ordre va se retrouver plongé dans une cuve de substances radioactives et acquérir des super-pouvoirs. Plus proche d’incassable que de l’univers Marvel, le premier long-métrage de Gabriele Mainetti reprend les codes ainsi que la mythologie des supers héros en les incorporant dans le contexte d’une Italie rongée par la mafia et le terrorisme. Sa grande force se trouve dans son écriture qui dépeint des personnages associables (l’anti-héros), psychopathes (l’antagoniste : ancienne star de la télé-réalité au service de la camorra) ou encore meurtris par la vie (Alesia, très perturbé mentalement) dans un univers très urbain passant des rues de Rome aux HLM. Pour autant, le film ne sombre jamais dans le drame social larmoyant,bien au contraire, on est dans un mélange savoureux entre comédie, film de gangsters bien sanglant et science-fiction. Quant à la mise en scène de Mainetti, elle est d’une efficacité redoutable comblant son manque flagrant de budget par de belles trouvailles visuelles, des séquences d’actions très bien découpées et une direction d’acteurs impeccable.
Une pépite à voir d’urgence le premier trimestre 2017 en salles.

Article tiré de Cinematogrill : http://cinematogrill.fr/jeeg-robot/