Jeux de pouvoir par Enlak

Lorsque l’assistante de Stephen Collins (Ben Affleck) est morte, dit-on par suicide, le député se retrouve sous les feux des projecteurs, accusé de l’avoir abusé, alors qu’il enquêtait sur les activités de point corp, société privé de la défense, accusé d’exactions en Irak. Cal McAffrey (Russel Crowe), journaliste à l’ancienne, intègre et audacieux, prend donc l’affaire en main. Sa quête de la vérité se mêle à des motivations plus personnelles puisque lui et Collins étaient autrefois amis, bien qu’une histoire chargée entre eux les ait séparés. Face à un journal qui ne pense qu’aux chiffres des ventes parfois au détriment de la vérité, il fait équipe avec une jeune recrue qui s’offusque de ses méthodes pas très légales et de son partit pris envers son ami. Ils enquêtent donc sur la stagiaire et point corp, tentant d’établir des connexions, comme le suicide supposé et un double meurtre commis en même temps, malgré les risques encourus d’être eux aussi pris pour cible. Ils mettent en lumière des contrats juteux en milliards de dollars avec la défense et des sociétés privés qui s’apprêtent à devenir de plus en plus puissante.

Porté par un bon casting, même si Ben Affleck, peu présent, s’efface face à Russel Crowe, avec une histoire bien ficelée et des révélations jusqu’à la fin, « jeux de pouvoir » est un thriller prenant de bout en bout. Dénonçant au passage les motivations des journaux, prêt à profiter du moindre scandale pour faire des ventes, et les dérives de la sécurité, qui emploie des compagnies privées qui agissent librement et avec peu de contrôle là où elles sont envoyées.
Je sais qu’il s’agit d’un remake d’une minisérie anglaise, mais ne l’ayant pas vu, je ne parlerais pas de cette décision probablement plus commerciale qu’artistique. Je n’ai pas non plus assez vu de films du même genre pour juger de son originalité. Reste que ce film est un thriller avec un suspens maîtrisé, sans verser dans de l’action hollywoodienne, avec une histoire probablement un peu trop grosse mais qui paraît assez crédible, sur fond de dénonciation politique.