Tout le monde n'est pas Brad Bird.

Deuxième réalisateur ayant travaillé avec Pixar à passer derrière la caméra, Andrew Stanton n'a pas choisi la facilité pour son premier film en prises de vues réelles. Concevons-le, passer après le génie Brad Bird, qui pour son premier film en prises de vues réelles transcenda de très belle manière la saga Mission : Impossible, c'était justement une mission impossible.

Stanton fut donc propulsé à la tête de John Carter, recordman du film qui a passé le plus en temps en development hell, près de 71 ans. Fresque d'Edgar Rice Burroughs sur un Terrien envoyé au milieu d'une guerre sur une habitable Mars, le roman était soi-disant inadaptable. Force est de constater que même sans l'avoir lu, le roman, après vision du film, semble bien difficilement adaptable. La première partie du film, celle de l'explication du background sur Terre de notre héros, est bien trop longue, même si elle met en scène un Daryl Sabara bien trop rare sur nos écrans. Une fois sur Mars, on a le droit à de nouvelles explications assommantes sur ce qu'il se passe sur la Planète Rouge : une histoire somme tout classique de guerre, de mariage forcé, d'un troisième peuple neutre et belliqueux, de Mark Strong et Dominic West méchants, bref, que du vieux. Le film s'en sort néanmoins quelque peu lors des interactions entre l'excellent Taylor Kitsch, futur grand badass du cinéma américain et les créatures à quatre bras, souvent drôles. Mais hormis ces moments sympathiques, sous l'épaisse couche de CGI, il n'y a pas grand-chose, si ce ne sont de bons acteurs, comme Lynn Collins ou Ciaran Hinds bien sûr.

Le film est loin d'être déplaisant, il est même amusant par moments, mais il est loin d'être la fresque fantastique et le début d'une franchise passionnante comme était son ambition. Il suffit de voir la bataille finale, anti-spectaculaire au possible. Dommage parce qu'il y avait beaucoup de bonnes idées (les multiples changements du personnage de Mark Strong). Peut-être qu'une suite sera bénéfique.