On a une urgence au bloc SF ! Bipez le Dr Carter !!
Avec Lone Ranger, John Carter est le second film qui a mis Disney en difficulté suite à de mauvais résultats au box office. Avant de relancer Star Wars en 2015, Disney s'est donc essayé à la Science Fiction et force est de constater que ce film est loin d'être une purge sans intérêt. Pendant la guerre de Sécession, le capitaine John Carter est mystérieusement téléporté sur Mars et se retrouve mêlé à une guerre de clans pour la suprématie de la planète. Autant le dire tout de suite, si l'intrigue ne brille pas par son inventivité, le film se laisse apprécier grâce à son univers SF loin d'être dégueulasse.
Disney oblige, les effets spéciaux sont très soignés et l'univers graphique est une franche réussite. Que ce soit la tribu des Tars, les cités martiennes ou encore les vaisseaux, tout est réussi et cohérent pour de la SF. Bien sûr les vaisseaux font fortement penser à Star Wars mais c'est de bonne guerre de s'inspirer des meilleurs, non ? A coté de ça, la photo est très agréable à l'oeil et rend parfaitement hommage aux étendues désertiques qui donnent envie de partir en roadtrip à travers les grands espaces sauvages. Bref, John Carter a le mérite de nous faire voyager pendant 2h30 et ça j'ai beaucoup apprécié.
J'ai également apprécie le personnage de Carter. Il cabotine beaucoup et malgré le fait qu'il répète à qui veut bien l'entendre qu'il refuse d'endosser le costume du héros/sauveur (alors qu'on sait tous qu'il le fera à un moment donné), il n'en demeure pas moins sympathique. Taylor Kitsch s'en sort donc bien même si personnellement je n'ai pas pu m'empêcher de voir en lieu et place de cet acteur l'égérie habituelle des productions Disney; Johnny Depp. Je vois beaucoup de similitudes entre le personnage de Jack Sparrow, d'indien de Lone Ranger et celui de John Carter. Comme si un cahier des charges made in "personnage Disney" devait être respecté. Mais bon ce sentiment n'engage que moi.
Par contre autant Taylor Kitsch assure le job autant Lynn Collins passe totalement au travers. Son personnage est juste INSUPPORTABLE. Il est inintéressant, il est vide, il est cliché et donc Daylor Kitsch (...). Pire, c'est ce personnage de princesse rebelle qui fait basculer le film dans les travers de la production grand public. A cause de Lynn, on se tape du blabla pétri de sentiments mielleux, une histoire d'amour dégoulinante de clichés et vidée de toute substance, des retournements de situation ultra prévisibles et d'une manière générale un paquet de longueurs des plus dispensables.
J'évoquais plus haut un cahier des charges pour le personnage principal mais force est reconnaître qu'à l'instar de Lone Ranger, Disney en remplit à nouveau un pour le contenu de son film. D'un film SF saupoudré de bonnes idées (les Tars, le chien, la gravité etc, etc,) on bascule dans une production blockbusterienne lambda avec son quota d'explosions, de moments de bravoure et d'histoire d'amour entre le beau héros et la belle princesse. C'est dommage de voir le personnage de John Carter céder si facilement aux sirènes de la facilité. D'un personnage sympathique il devient d'un coup d'un seul générique et dénué de personnalité.
Je trouve vraiment ça dommage. En supprimant (ou en retravaillant en profondeur) le personnage de Lynn Collins, ce film aurait pu être un divertissement de SF de qualité et a fortiori dépourvu de 40minutes des plus dispensables. On pourra également regretter le choix de Mars comme planète puisqu'il implique pas mal d'incohérences (S'il n'y a pas d'eau, que boivent les martiens ? Comment peut on respirer ? Quid de la planète ROUGE ?) mais si on fait fi de cela, et de Lynn Collins (oui j'insiste mais c'est vraiment LE point noir du film), alors on peut trouver en John Carter un divertissement bien sympathique pour qui aime la SF.