John Carter par Cinemaniaque

Annoncé comme un échec avant même sa sortie, John Carter ne souffre que d'un seul gros défaut : avoir été fait en 2012. En effet, voilà près de 35 ans que Star Wars fait sa loi dans le domaine du space opera, en ayant copié une grosse partie de son univers sur l'oeuvre de E.R. Burroughs, et John Carter ne peut que souffrir de la comparaison avec son propre pilleur. Autre audace de Stanton : prendre des inconnus pour les rôles principaux ; quand on joue avec autant de millions et au sein de Disney, cela ne s'appelle plus du courage mais "en avoir en acier trempé".

C'est franchement dommage car loin d'être un navet, John Carter est bien plus que sympathique : alliant une réalisation sympathique (même si surchargée d'effets spéciaux, avec de temps en temps un syndrome "Dune" qui pointe son nez) et pas mal d'humour (aussi bien premier degré que second, comme le fait de filer les rôles d'un empereur et son général aux acteurs de César et Marc Antoine de la série Rome !), le film est un divertissement de très bonne facture. Certes, le scénario ne brille pas par son excellence (des ellipses douteuses laissent entrevoir un director's cut qui serait le bienvenu, et la fin est affreusement disneyienne) mais Andrew Stanton compense les faiblesses de son film par un art de la narration emprunté à Pixar. Bon sang ne saurait mentir, John Carter devient alors un film touchant par ses défauts et séduisant par ses qualités, de l'entertainment comme on n'en avait plus vu depuis longtemps dans la SF mais qui ne devrait pas connaître de suite aux aventures du cowboy de Mars. Quand on voit certaines autres sagas hollywoodiennes, on a bien envie nous aussi de migrer vers une autre planète...