« Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare » est une comédie à la fois dramatique et romantique qui est sorti en salle le huit août dernier. Elle est réalisée par Lorene Scarafia et dure une heure quarante. L’affiche nous présente le couple improbable d’interprètes principales que composent Steve Carell et Keira Knightley. Ils sont accompagnés d’un chien. Ils apparaissent indifférents à la météorite qui s’apprête à s’écraser sur la Terre. Voilà qui donne une explication relativement claire du titre et de l’intrigue qui en découle.

Le site Allocine (www.allocine.fr) propose le synopsis suivant : « Que feriez-vous si la fin du monde arrivait dans 3 semaines ? C’est la question que toute l’humanité est obligée de se poser après la découverte d’un astéroïde se dirigeant tout droit vers notre planète. Certains continuent leur routine quotidienne, d’autres s’autorisent tous les excès, toutes les folies. Dodge est quant à lui nouvellement célibataire, sa femme ayant décidée que finalement, elle préférait encore affronter la fin du monde sans son mari. Il décide alors de partir à la recherche de son amour de jeunesse, qu’il n’a pas vu depuis 25 ans. Mais sa rencontre avec Penny risque de bouleverser tous ses plans. »

Je trouve l’idée intéressante et astucieuse. Le postulat de base incite le spectateur à s’interroger sur l’attitude à avoir dans une telle situation. Ensuite, la durée chronologique est figée pour des raisons non négociables. Cela offre une unité de temps intéressante. J’ai rapidement été intrigué par ce film lorsque j’ai vu la bande annonce. Cette fois-ci, il n’y aura pas de Bruce Willis pour sauver le monde comme dans « Armageddon ». On n’aura pas non plus une fin du monde hyper stylisée et cinéphile à la « Mélancholia ». Finalement, « Jusqu’à ce que la mort nous sépare » ressemble davantage à quelque chose de réaliste.

Je suis rapidement entré dans le film pour une raison tout de simple. Les premières minutes nous font suivre Dodge vivre son quotidien à trois semaines de la fin du monde. Le monde est curieusement calme. Certaines offres commerciales se développent. On vous propose de vous offrir votre suicide. Certains habitants tombent dans la délinquance, d’autres militent pour le « peace and love ». Tout apparait crédible et nous plonge dans ce monde qui se termine dans quelques jours. On en arrive à penser comme les habitants de cette ville. Que ferait-on ? Comment réagirait-on ? Cet aspect est plutôt bien construit par le scénario.

Mais cet aspect n’est que l’enveloppe de l’histoire. On assiste aux pérégrinations de Dodge et sa jolie voisine Penny. Le premier veut retrouver son amour de jeunesse. La seconde le suit parce qu’elle espère accéder à un avion lui permettant de retrouver sa famille à Londres. Comme toujours dans ce genre de film, les deux personnages réunis sont aux antipodes question personnalité. Dodge est un employé qui a une vie sans aventure dans un domaine ou dans un autre. Penny est une jeune fille particulièrement enthousiaste pour tout. Mais son quotidien n’a pas l’air régulé sur une maturité des plus impressionnantes. Malgré le côté imprévisible de leur rencontre, le couple marche plutôt bien à l’écran et nous est rapidement sympathique.

Dans quelques jours, tout le monde est mort. En termes de suspense pour le spectateur, ce n’est pas un modèle du genre. La conséquence de cet état de fait est qu’on attache énormément d’importance aux petits bonheurs qui peuvent naître au cours de leur road trip à travers le pays. On vit donc avec une réelle empathie pour nos deux héros. Chaque rire, chaque anecdote nous touche et nous arrache un sourire. Au fur et à mesure que le film avance, la densité émotionnelle s’intensifie et offre un dénouement qui ne laissera pas indifférent les âmes sensibles. L’atmosphère qui accompagne le film nous fait regarder ses quelques défauts avec légèreté. La réalisation n’est pas révolutionnaire. Les bons sentiments sont de sortie à foison. Il y a plein d’autres raisons qui permettent d’expliquer que « Jusqu’à la fin du monde nous sépare » n’est pas un chef d’œuvre. Néanmoins, cela ne m’a pas empêché de passer un moment agréable, divertissant et touchant. Je ne suis pas sûr que j’en garderai un souvenir mémorable ou que je le regarderai à nouveau lorsqu’il passera à la télévision. Mais une chose est sûre, je suis sorti de la salle avec le moral. Et ce n’est déjà pas si mal…
Eric17
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le 8 sept. 2012

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