La poule et le couteau

Le film vaut pour son début très grinçant où s'énumèrent les 1001 manières de réagir à l'annonce de la Fin du Monde dans 3 semaines. Pour l'image d'un banlieusard tondant soigneusement sa pelouse alors que l'Apocalypse est prévue dans 3 jours. Pour la femme de ménage fidèle au poste. Le gros problème de cette romance (j'ai du mal à appeler "comédie romantique" un film aussi sombre), c'est de croire et de s'attacher au couple formé par les 2 héros. Steve Carrell a beau essayer, devant le personnage de Keira Knightley, il a seulement l'air d'une poule qui a trouvé un couteau. Bizarrement, Steve et Tina Fey on y croit, Steve et Julianne Moore on peut y croire, mais Steve et Keira Knightley ben non, ça passe pas. Enfin on a droit aux erreurs de réalisation qui pardonnent pas : 1) le style "nan, le montage, il faut pas qu'il soit trop cut, il faut que ça respire" (plan sur les personnages qui sortent de la voiture et claquent les portières, plan sur les personnages qui reeeemontent l'allée, plan sur les personnages qui sonnent à la porte et attendent, etc). 2) la scène de repas où les personnages sont soudainement tout heureux et rient tous ensemble dans une parfaite harmonie à des blagues qu'on n'entend pas car une jolie chanson pop couvre l'ensemble. Genre "j'ai eu la flemme d'écrire des dialogues mais c'est pas grave on couvrira avec de la musique on y verra que du feu". 3) la scène (obligatoire dans une romance) de "on couche pas ensemble cette nuit on va plutôt se raconter notre vie avec des détails trop mignons et complètement bouleversants qui vont achever de convaincre le spectateur qu'on est vraiment faits l'un pour l'autre toi et moi". Il y a pas plus casse-gueule comme exercice, et celle-ci est vraiment foirée.

Allez, deux répliques à sauver :
"I won't steal anything if you don't rape me."
"Are you shitting me, Elsa?"