Je ne m'attendais pas à être autant séduit par ce film, n'étant pas un fan de Carell ou Knightley, mais il est vrai que j'étais attiré par le thème catastrophiste, qui place la barre haute pour toute comédie romantique (le monde est en bout de course) :-)


Le film part ainsi sur un clin d'oeil à Armageddon: la navette supposée sauver la Terre, explose , laissant 7 milliards de terriens face à un avenir très restreint. "We missed the exit" sont les premiers mots du héros... Largué illico par sa femme, Dodge se retrouve seul face à la fin du monde. Une rencontre inopinée avec sa jolie voisine Penny, une lettre qui fait surface, une émeute en cours et voilà Dodge sur la route, accompagné de Penny, à la recherche de son amour d'antan qu'il n'a aps vue depuis vingt ans. On s'embarque pour une comédie romantique, on a presque un road movie avant finalement de trouver des échos plus graves et plus réfléchis, grâce à l'alchimie étonnante entre ces deux improbables compagnons.


Ce film n'aurait pu être qu'une vague bluette, mais je ne sais pas, il y a autre chose, une fusion intéressante de questions importantes sur nos priorités, une mise en scène touchante de contraires finalement plus compatibles qu'ils n'en ont l'air. Alors oui, il y a des personnages marrants, des scènes légères, des caricatures bienvenues, mais il y a, grâce au personnage de Dodge, calme et serein (mais pas aveugle à la situation), une bonne touche d'humanité. Ce petit bouddah aborde ses rencontres dans une acceptation surprise et amusée de la "solution" de chacun. Que les gens organisent des orgies, se saoulent, se battent ou se suicident, Dodge ne juge personne, et le film ne juge personne. Et quelles belles scènes entre Dodge et sa femme de ménage, où un homme trop conscient préserve l'innocence de quelqu'un qui l'est moins.


La romance entre Knightkley et Carrell n'évite pas les clichés mais les sert avec un doigt de pragmatisme qui les rend attachants et non ridicules. Ils font l'amour parce que , hé bien, ce sont les derniers moments du monde alors oui pourquoi pas, ils s'apprécient parce qu'ils ont un but but commun, retrouver ceux qui leur manquent. Ils s'aimeront parce qu'en fait ils sont faits l'un pour l'autre. Pas de coup de foudre, mais juste le jeu naturel d'une complémentarité bien menée (Dodge le sage pragmatique, et Penny la sincère fantasque ). Le jeu des acteurs fonctionne bien, je trouve, Carell fait du Carell (sans trop forcer je dois dire) et Knightley est vraiment capable d'une belle gamme d'émotion. Et le plaisir toujours de revoir Martin Sheen...


Le final du film est certes un peu téléphoné mais très satisfaisant, Lorene Scafaria, la réalisatrice, nous ayant amené à l'inévitable confusion via un chemin semé de petites sagesses, qui nous rapelle que le monde est toujours en train de finir pour chacun de nous. Je suis peut-être "fleur bleue" dans mon jugement, mais il y a de la richesse dans ce type de comédie. Je recommande sans réserve.

nostromo
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le 27 mai 2016

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nostromo

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