Parce qu’il veut sauver sa peau, Chris, minable dealeur de son état, doit trouver au plus vite une importante somme d’argent. Dans l’espoir de toucher le plus rapidement possible l’assurance vie de sa mère, il engage Killer Joe, un flic doublé d’un assassin professionnel pour l’assassiner.
En s’inspirant d’un authentique fait divers sordide, William Friedkins revient au meilleur de sa forme avec un film qui pousse au paroxysme la férocité et le nihilisme sauvage dans une intrigue qui enchaîne les scènes violentes et malsaines, l’ensemble étant porté par un casting 4 étoiles dont Matthew McConaughey illumine le film par sa présence à la fois charismatique et inquiétante dans ce thriller crépusculaire. Qu’il s’agisse de sa direction d’acteur, de sa mise en scène ou de son montage au découpage malin, le réalisateur des mythiques French Connection et l’Exorciste revient au meilleure de sa forme pour signer un film noir joyeusement amoral et qui tire à boulets rouges sur les dérives de la société américaine dans ce qu’elle a de pire avec le portrait d’une petite famille sans foi ni loi à la sauce redneck.
Avec un enchainement de violence et de tension, « Willy le cinglé » prouve que les vétérans du nouvel Hollywood n’ont rien perdu de leur superbe pour réveiller des spectateurs trop souvent gavé de cinéma pop corn en les secouant aux tripes, entre rire et effroi, avec une oeuvre à la morale ambiguë. Bref du 100% Friedkin comme on les aime !